[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#96875E »]24[/mks_dropcap] états du corps par seconde est écrit par Frank Smith et Jean-Philippe Cazier, deux poètes, qui ont déjà prouvé leurs sensibilités politiques. Ce texte est une grande cavalcade armée d’une écriture puissante. Composé de phrases courtes, le texte se réalise entre répétition et évolution intellectuelle. La pensée qui en découle mêle le corps et l’écriture.
Ceux-ci sont politiques et c’est une évidence que la lecture ne viendra pas contredire. Jean-Philippe Cazier et Frank Smith structurent le langage pour y dévoiler le silence et le chaos instaurés. Il n’y a pas d’objectif mais le texte est inaltérable. On invoque le précepte évoqué par l’intermédiaire d’un grand écrivain russe: « Rendre compte de chaque victime de l’histoire dit Dostoïevski ». On ne cherche pas pour autant à définir l’acte d’écrire sinon produire l’aiguisement du tranchant du mot.
Il est assez compliqué à réaliser comment ce texte ait pu être écrit à deux tant il semble être coulé dans un seul bloc compact. Les phrases s’enchaînent pour faire apparaître un lyrisme inattendu. De ce double corps de poètes sortira un JE. Le flot du langage devient celui du monde et le dire. Vingt-quatre états du corps par seconde fait ressentir cette montée en puissance de l’écriture et du corps.
Il est écrit en hommage à Hande Kader et Muhammed Wisam Sankari, militante transsexuelle turque et réfugié syrien homosexuel, tous les deux sauvagement assassinés.