J’ignorais, alors jeune poète, que très tôt
un marronnier s’imposerait à moi
et que tous les deux mois il me faudrait écrire untexte surles retraites,
moi qui n’ai pas grand chose
à en dire, pour qui c’est si loin,
si abstrait, comme pour beaucoup
de ma génération, même si,
même si, en voyant s’accumuler
les livres non lus dans ma chambre
de 9 m² il m’arrive de me dire
que j’aurai le temps de les lire
quand je serai à la retraite et je
choisirai ce moment pour écrire des
poèmes de jeunesse.