[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#f00c0c »]L[/mks_dropcap]es héros de 3000 euros, Anton et Denise, tentent par tous les moyens de se sortir de la misère dans laquelle ils se trouvent.
Anton, devenu SDF, sans pouvoir autant se l’avouer à lui-même, est poursuivi par les banques pour une dette de 3000 euros. Mais, entre les frais d’avocat et les demandes des banques, cette dette ne cesse de croître. Lui, garde espoir, le perd, repart, sombre.
Thomas Melle nous donne tout à voir de cette triste réalité, et des espoirs le plus souvent déçus de son personnage.
Denise, elle, de son côté, maman d’une petite fille handicapée, fait tout pour vivre avec son salaire de caissière. Elle a accepté de tourner un film pornographique pour 3000 euros. Or, ces 3000 euros ne sont toujours pas virés sur son compte alors qu’elle en a désespérément besoin.
Anton et Denise vont se croiser, se chercher, se trouver un peu, si peu.
C’est leur histoire que Thomas Melle écrit. Ça pourrait tout aussi bien être votre histoire, la nôtre… Une histoire française, une histoire allemande, une tragédie européenne. Une tragédie où l’argent prend le pouvoir, où le manque d’argent dirige nos vies.
Melle ne nous épargne rien des sentiments de ses personnages, de leurs déceptions, de leurs maigres espoirs. Dans ces conditions, trouver l’amour, le conserver semble difficile.
Roman cruel et sans fard d’une Allemagne des laissés pour compte, d’un réalisme froid et d’une écriture sèche comme un coup de fil de votre banquier vous annonçant un gros découvert, 3000 euros touche et nous laisse épuisés.
3000 euros de Thomas Melle, traduit de l’allemand par Mathilde Julia Sobottke, paru aux éditions Métailié, mars 2017.