[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]etit fils du Che, Canek Sánchez Guevara, décédé en janvier 2015, laisse cet unique roman.
Un beau roman, poétique et désespéré, rempli de nostalgie et de spleen. A La Havane, un jeune homme traîne sa tristesse dans les rues. Divorcé car sans désir pour sa femme, intéressé par les musiques expérimentales dans une ville qui ne vit que pour la salsa, voyant ses concitoyens dépérir à cause du manque de nourriture et d’argent, quant lui, vit à peu près correctement grâce à l’argent qu’il reçoit d’Espagne par sa mère, il se distrait vaguement avec sa voisine russe de l’étage du dessus mais sans passion véritable.
Canek Sánchez Guevara nous donne une vision de Cuba plutôt triste.
Les gens y vivent toujours les mêmes choses, ressassent les mêmes sentiments, espèrent les mêmes choses sans jamais les obtenir. Le disque semble rayé.
Cette image d’un éternel recommencement est au centre du roman. L’allusion à la rayure et donc au nouveau départ pour finalement retourner au même point est répétée plusieurs fois comme si la langue elle-même de Sanchez Guevara déraillait un peu.
C’est triste et doux à la fois et seule la mer proche offre un recueil, un ailleurs, peut-être…
33 révolutions de Canek Sánchez Guevara, traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis, Editions Métailié, août 2016