[dropcap]P[/dropcap]hilippe Blanchard dit Philippe Katerine est né le 8 décembre 1968 à Thouars dans les Deux-Sèvres et il a grandi à Chantonnay en Vendée.
J’aimerais avoir les talents d’un chroniqueur musical pour vous dire à quel point c’est un compositeur et interprète de génie plutôt qu’un simple trublion drolatique comme on le considère trop souvent. Son succès à retardement avec l’album Robots Après Tout et surtout Louxor J’Adore, entendu partout comme un gimmick abrutissant, je l’ai vécu non pas comme une trahison mais comme l’envol incompréhensible d’un artiste à l’univers affirmé pourtant loin des sentiers battus.
[dropcap]P[/dropcap]our vous dire mon lien avec Philippe Katerine, tout se passe à Chantonnay où Madame Blanchard était mon institutrice. J’aime à évoquer un souvenir lorsque l’on mentionne autour de moi Katerine. Il est bien rôdé et amuse souvent mes interlocuteurs.
La maman de Philippe Katerine était donc ma maîtresse… Un jour, des vilains camarades font tomber de la balançoire ma petite voiture fétiche. Je suis en pleurs, évidemment. Alors qu’il est temps de rentrer en classe, Madame Blanchard s’en aperçoit. Le souvenir bien précis que j’en ai : moi avançant vers ma maîtresse la voiture abîmée à la main, puis elle s’en occupant en y plaçant un pansement. J’ai longtemps eu ce jouet dans ma chambre, témoin de la relation privilégiée que j’avais avec la maman de Philippe Katerine.
[dropcap]C’[/dropcap]est lorsque mes parents m’apprirent qu’un chanteur avait habité notre petite ville vendéenne que tout a été lié et résonna étrangement en moi. Je me suis empressé d’aller chercher des disques de Philippe Catherine à la médiathèque de la ville de mon adolescence (j’avais depuis déménagé dans le Pas-de-Calais). Je fus un peu désappointé car c’était un disque de jazz, où un guitariste se démenait plutôt bien, mais ce n’était pas cet étrange personnage que mes parents m’avaient décrit. L’erreur fut rectifiée en un aller-retour rapide à la médiathèque, et je pus enfin découvrir 8ème ciel, album avec lequel Philippe Katerine m’a conquis, rentrant dans mes goûts musicaux. Il est maintenant un artiste à part entière que j’écoute régulièrement, plutôt qu’un sujet anecdotique de mon enfance chantonnaisienne.
La discographie de Philippe Katerine a commencé doucement. Débutant avec un style plutôt bossa-nova avec, par exemple, Mes Mauvaises Fréquentations sorti en 1996. Puis, il s’est tourné vers une pop burlesque et ingénieuse où se mélangent les styles, entre le funk déluré de Magnum (2013) et les mélodies intimistes de l’album Le Film (2016), hommage à son père décédé. Katerine est aussi un artiste pluriel : écrivain, dessinateur, réalisateur et comédien. Il développe dans tous ses choix un univers décalé que l’on aime tendrement, comme on aime nos années d’enfance.
On peut lui reprocher plein de choses, notamment de se fourvoyer dans des shows télévisuels abscons tels que La France a un Incroyable Talent, mais Philippe Katerine est libre, forge son personnage et son style au gré du temps, s’y adaptant comme lors de ses récentes collaborations avec Lomepal et d’autres rappeurs de la nouvelle génération.
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Confessions de Philippe Katerine
sorti le 8 novembre sur le label Cinq 7
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