[dropcap]L[/dropcap]adies and gentlemen, ça va swinguer en ce 8 décembre ! Jazz à gogo et aventures rocambolesques sont au programme de ce dessin animé de Walt Disney, dont nous célébrons aujourd’hui les 48 ans ! Au son de la musique des frères Sherman et de la voix du grand Maurice Chevalier, permettez-moi de vous emmener à la rencontre d’une bande de joyeux drilles au grand cœur, adeptes de la débrouille et des rythmes endiablés.
Nous voici à Paris en 1910, dans un quartier huppé. Par la fenêtre d’un charmant hôtel particulier, on découvre Adélaïde de Bonnefamille et ses quatre chats, ou plutôt ses enfants, car la dame les aime de la même manière…. Vous l’aurez compris, nous voici chez Les Aristochats.
Après le succès phénoménal de La Belle et le Clochard (1955) et Les 101 Dalmatiens (1961), les studios Disney décident de mettre à nouveau des animaux à l’honneur dans Les Aristochats (The Aristocats). Vingt-cinquième long-métrage d’animation des studios, réalisé par Wolfgang Reitherman, Les Aristochats est le dernier film dont la production a été approuvée par le grand Walt Disney. Ce dernier meurt malheureusement fin 1966, laissant les studios et surtout l’équipe de dessinateurs totalement désemparés.
Si la critique reproche au film son manque d’originalité, les Aristochats n’étant ni plus ni moins qu’un La Belle et le Clochard félin reprenant certains élément des 101 Dalmatiens, le film fonctionne auprès du public, qui n’y voit que du feu et se laisse prendre par cette histoire qui nous plonge en plein mélange des genres : comédie musicale, suspense et romantisme. Certes, on retrouve ici une histoire d’amour entre deux animaux-héros issus de deux mondes différents, un kidnapping, une errance dans la ville et une forte impression de déjà-vu. On sent aussi que la mort de Walt Disney a fortement touché le studio et l’animation n’est pas aussi fine ni réussie que d’ordinaire. Mais qu’importe, la magie fonctionne malgré tout et c’est un régal de passer 78 minutes en compagnie de ces personnages, d’entrer dans ce monde magique et burlesque où les animaux s’entraident, toutes races confondues, et où la musique tient un rôle primordial.
Madame de Bonnefamille, vieille dame riche et seule, décide de faire son testament avec l’aide de son ami avocat, Georges Hautecourt. N’ayant aucun parent, elle souhaite léguer toute sa fortune à ses chats : Duchesse, une chatte blanche de race aux yeux de velours et ses trois adorables chatons, Marie, Toulouse et Berlioz. Madame stipule que sa fortune leur appartiendra jusqu’à leur mort et reviendra ensuite au majordome de la maison, nommé Edgar, qui la sert fidèlement depuis des années. Ayant eu vent de cette nouvelle, le rusé Edgar, qui déteste ces chats, est furieux de passer après eux dans le testament. Il décide alors de hâter la procédure en se débarrassant définitivement de toute la famille féline, qu’il kidnappe.
S’en suivront une suite d’aventures rocambolesques et loufoques et de rencontres sympathiques avec nombre d’animaux : deux chiens aux prénoms français hilarants, Napoléon et Lafayette, deux oies jumelles au grand cœur, les sœurs Jacasse, le très séducteur et charismatique Thomas O’Malley, chat de gouttière de son état, Prince des toits de la capitale et pivot de l’histoire, sa bande de joyeux drilles menée par Scat Cat et son groupe de chats musiciens, le tout dans un Paris romantique à souhait où Duchesse et ses chatons découvrent la vie de bohème et la solidarité.
Musique et chansons s’enchaînent joyeusement, du musette chanté par le génial Maurice Chevalier au célèbre et entraînant « Tout le monde veut devenir un cat » (ce dernier étant composé par Floyd Huddleston et Al Rinker) : un air d’accordéon pour rendre l’atmosphère plus frenchie, un morceau de trompette et la mythique scène du bœuf aux accents jazzy, tout est là pour que nous passions un bon moment. Les personnages sont drôles, attachants et hauts en couleurs, le méchant Edgar sympathique malgré lui et bien loin des horribles méchants auxquels nous a habitués Disney.
En bref, Les Aristochats reste un joyeux divertissement familial, unique en son genre avec son ambiance jazzy, bourré d’humour et de gags, qui donne une terrible envie de swinguer. A voir et à revoir en famille en ce mois de décembre !