[dropcap]L[/dropcap]e format étroit de l’ouvrage s’étire en hauteur et tient presque entre une seule de nos mains. Le papier de la BD se feuillette facilement. Le graphisme simple mais expressif se révèle attrayant. En apparence donc, tout semble facile ou presque à l’approche de la découverte de 9 603 kilomètres, l’Odyssée de deux enfants, un récit de Stéphane Marchetti dessiné par Cyrille Pomès. Pourtant, en se tenant au plus près d’Adil et de Shafi, deux cousins de 12 et 14 ans qui fuient l’enfer de la guerre en Afghanistan, l’album se révèle être un crève-cœur, instructif, difficile et poignant.
L’histoire commence par une explosion sur un marché de musique, à une heure où les lieux sont généralement bondés. Nous sommes en 2014 et le destin d’Adil vient de basculer. Son père meurt dans l’attentat. Dès lors, c’est le début d’un engrenage infernal.
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Son oncle, fondamentaliste religieux, prend la mère d’Adil pour épouse et l’envoie étudier dans une madrassa pour faire de lui « un bon musulman ». Le maniement des armes va désormais rythmer son quotidien, jusqu’au jour où le jeune garçon est invité à mourir en martyr. La ceinture d’explosifs ne fonctionnant pas, l’adolescent fuit pour échapper à une mort certaine et entraîne avec lui son cousin Shafi, lequel espère retrouver son frère en Angleterre. Commence alors un long périple, synonyme d’une nouvelle vie.
Contre toute attente, celle-ci va avoir une drôle de saveur, pleine de surprises, de blessures profondes et d’amertume. Lancés dans le grand bain d’une réalité cruelle, marquée par la violence, les vols et l’abandon, les deux réfugiés ne cessent d’appeler au secours. Dramatiquement. Car nul ou presque ne leur vient en aide.
Arrivés tant bien que mal à Calais, où ils finissent par poser ce qui leur reste de maigre bagage, leur espoir est rapidement mis à mal. La » jungle » de Calais mérite bien son nom…
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Engagé, documenté, bien écrit et habillé d’une palette sombre, 9 603 kilomètres, l’Odyssée de deux enfants, nous tient en haleine et témoigne de la trajectoire incertaine subie par les migrants, qui viennent chercher en Europe une once d’hospitalité. D’abord victimes d’isolement dans leur pays d’origine, ils se retrouvent tout aussi isolés à leur arrivée en terre inconnue, sans possibilité pour eux de revenir au point de départ. Mais avaient-ils le choix ? La réponse est non, bien sûr. Et elle hante notre actualité depuis des années.
De quoi alimenter notre réflexion sur cette exigence de protection et ce besoin d’humanité dont, par exemple, Amnesty International et SOS Méditerranée se font, malheureusement, si souvent l’écho…
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9 603 kilomètres, l’Odyssée de deux enfants de Stéphane Marchetti et Cyrille Pomès
Futuropolis – septembre 2020
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Image bandeau : Extrait de la couverture de la bande dessinée