[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#9e7624″]D[/mks_dropcap]e la maison d’édition du Nouvel Attila j’avais plutôt l’image d’un éditeur qui privilégiait les textes originaux, voire décalés.
C’est avec une certaine appréhension que je me suis lancé dans la lecture d’Adelphe, nouvel ouvrage d’Isabelle Flaten.
Première surprise, le texte, dès les premières lignes, me semble de facture classique, ce qui sera confirmé par la suite.
Seconde surprise, j’adhère complètement au style de l’auteur. Ses longues phrases, ses descriptions, ses effets, sa manière de raconter, de poser son récit me saisissent. Je me surprends à revenir sur certains passages, à relire des phrases, à les laisser mûrir. Je suis pris par le récit, dès les premières lignes, jusqu’aux derniers mots et la surprise finale, le dernier rebondissement d’un livre marquant.
Pourtant, le personnage principal, un pasteur après la Première Guerre Mondiale, n’aurait guère dû m’enthousiasmer. Il faut croire que c’est le talent d’Isabelle Flaten qui a fait la différence.
Nous suivrons ce pasteur sur presque toute sa vie. Ses doutes sont évoqués, ses passions, son mariage, le décès de sa femme, la naissance de son fils. On pense souvent au Maupassant du livre Une Vie où l’auteur faisait dire à un de ses personnages : La vie, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit.
En trois grands chapitres, l’auteure nous parle d’abord de cet homme, Adelphe, le pasteur, puis des femmes et enfin, dans un dernier chapitre, du fils. Histoire familiale tourmentée où la guerre est abordée, la religion, l’amour et surtout la condition féminine, le combat des femmes pour leur émancipation.
C’est à travers le prix Goncourt de 1920, attribué à un certain Pérochon, auteur de Nêne, qu’une première femme, Gabrielle devient féministe. Ce livre, tous les personnages d’Adelphe le liront. Chacun en tirera quelque chose, homme comme femme.
Une très belle lecture !