[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#117d7d »]O[/mks_dropcap]ui deux fois, car la Turquie ne produit pas que des bijoux cinématographiques mais elle donne aussi à entendre une scène musicale vivace, et qui s’exporte à l’étranger en plus. Bon d’accord, on peut objecter que le groupe n’est pas totalement turc, mais le chant est là, la musique aussi.
Altin Gün, c’est son nom donc, est un groupe hollando-turc, oui, oui, ça existe!
Ses musiciens sont hollandais et le duo au chant est d’origine turque. C’est Jasper Verhulst, le bassiste, musicien pour Jacco Gardner également, qui fonde le groupe. Après un premier album très remarqué en 2018 chez les excellents Suisses de Bongo Joe, voila que sort Gece nouvelle pépite qui nous fera voyager loin.
Altin Gün signifie littéralement l’âge d’or en turc, et fait référence à l’âge d’or de la musique psychédélique turque des 60’s, 70’s qui forme la base du répertoire du groupe. En effet, peu de compo dans le répertoire, que des reprises en forme d’hommage bien à eux, de ces tubes inconnus par chez nous. Seul Şoför Bey∂ est une composition originale.
Le groupe propose une musique en mode pop rock, psyché, à base de synthés vintage et de saz électrique, une drôle de guitare à trois cordes avec une grosse caisse de résonance et un drôle de son. Le groupe peut compter sur son duo masculin féminin au chant, accompagné par des musiciens au top qui réarrangent ces classiques du répertoire turc.
Le turc ne parait pas à priori une langue taillée pour le rock, et pourtant, dès les premiers morceaux, on est plongé dans une rythmique endiablée, pleine de guitares rock et fuzz à la sauce anatolienne, dans une musique pleine de sons bizarroïdes mais incroyablement funky et qui donne envie de se trémousser.
https://www.youtube.com/watch?v=6NXqvli1lhg
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#117d7d »]A[/mks_dropcap]ltin Gün nous offre une musique pleine de sonorités étranges et d’ambiances planantes, musicalement mais aussi vocalement avec un chant alterné entre le chanteur et la chanteuse, souvent comparée, avec raison à Grace Slick du Jefferson Airplane.
Gece collectionne les morceaux bien funkys comme ce Kolbastı débordant de guitares hallucinées, aidé par une rythmique en pleine bourre, mais propose aussi des ambiances plus calmes comme Anlatmam Derdimi, et ses sons de synthés féeriques et ses envolées vocales, ou Derdimi Dökersem telle une comptine, dont la rythmique nous fait planer, disons le clairement.
Un bel album qui sait alterner les ambiances psychés et les passages mélancoliques comme ce Ervah-ı Ezelde magnifique qui nous reste en tête avec ses nappes de synthés et son chant mélancolique.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’album se clôt sur Süpürgesi Yoncadan carrément un tube en puissance, avec ses claviers rigolos un peu 80’s, qui pourrait bien faire trembler les dancefloors. Ne manquez pas le clip qui fait aussi office de karaoké et nous permet de reprendre en chœur la chanson les doigts dans le nez.
C’est un album qui fait du bien, qui propose de la musique qu’on n’entend pas souvent et qui place la Turquie sur la carte du rock international. Ce deuxième album se situe un cran au dessus du premier, mieux abouti, mieux produit. Hélas, c’est trop court, on en redemande.
Je vous recommande chaudement de les voir sur scène évidemment, c’est une belle claque.