Raoul Vignal
Shadow Bands
Talitres
08 novembre 2024
Trois ans après le magnifique Years In Marble, le trop discret auteur-compositeur interprète moustachu Raoul Vignal fait son retour sur disque avec Shadow Bands, son quatrième album mais également à Lyon, sa ville natale qu’il retrouve après une errance de 10 ans à travers l’Europe.
Superbement accompagné du batteur Lucien Chatin, dont le subtil jeu se marie parfaitement au doigté délicat de Raoul Vignal sur sa guitare, le lyonnais nous a encore contacté un grand disque, dans la lignée de son impeccable discographie, mais qui le voit délicatement prendre quelques distances avec son folk d’origine
le premier morceau Icarus en est une belle illustration, le jeu de guitare est toujours là, toujours aussi beau, la voix est toujours aussi douce et mélancolique, mais le rythme et quelques jolies variations donnent un sentiment d’allégresse, comme si un léger rayon de lumières traversait les ombres. Shipwrecks & Artefacts poursuit dans la même veine douce-amère, la batterie prend les devant, le chant s’affirme plus volontiers.
C’est un superbe voyage que nous offre Raoul Vignal, de ses souvenirs d’enfance à Lyon, tel A Horse Named Fortune ou Pathway, splendide morceau mélancolique à ses rencontres au travers de l’Europe et au delà, Berlin avec Canon Song et ses émouvants cuivres, l’Espagne avec South, Brother.
Shadow Bands avance ainsi, en toute modestie, mais avec bravoure, les rythmes et les tensions s’accélèrent, quelques moments suspendus comme sur In Glow ou un Deer Song tout en frémissement jusqu’à ce dernier morceau, Shadow Bands qui clôture le disque de la plus belle des manières.
Raoul Vignal confirme ici tout son talent et nous délivre quelques unes de ses plus belles chansons sur un album d’une rare élégance.