Il est troublant d’aller voir un documentaire tel que Amy. Réalisé par Asif Kapadia, Amy est le premier film-documentaire biographique construit (pour sa quasi totalité) par des images « amateurs » ou en tout cas par caméra ou smartphone. Une nouvelle ère cinématographique en quelque sorte.
Cette précision est essentielle tant le film vous plonge dans un tabloïd permanent. La vie d’Amy sous toutes les coutures, dans toutes les situations, sous tous les angles (bons ou mauvais) nous est présentée, sans retenue, aucune.
Déroutant, émouvant, dérangeant, passionnant, troublant… tous ces sentiments à la fois résonnent en vous durant ces 2h07 qu’offre la pellicule numérique.
On y découvre une chanteuse au talent rare mais aussi une auteure qui n’aura malheureusement pas eu le temps de nous dévoiler l’ampleur de ses dons, nous laissant seulement deux albums que je vais, pour ma part, m’empresser de redécouvrir avec un autre regard.
Parce que notre vision change au fil des minutes qui s’égrènent. Cette chanteuse que l’on disait capricieuse, enfant star ou autres s’efface pour laisser place à une Amy amoureuse et passionnée. On découvre une Amy au regard d’enfant aimant face à ce père absent quasiment toute son enfance mais revenant au devant de la scène au « bon » moment, bien déterminé à faire de sa fille un cheval gagnant.
Et puis il y a cet amour absolu qui l’attire dans les eaux troubles, grises et inhumaines. Elle le dit, l’assume, elle est prête à tout pour « être lui ». Elle emprunte alors ses chemins, heureuse, amoureuse et déterminée à vivre son histoire jusqu’au bout.
A trop vouloir aimer, son cœur n’aura pu résister.
Un destin ? Une vie ? Un saccage ? Ce sont ces questions qui vous taraudent en sortant. Comme cette sensation douce amère d’être « passé à côté » … ou d’avoir eu la chance de vivre un moment unique sans avoir eu le temps d’en réaliser la saveur…
Amy Winehouse, une femme, une artiste au talent immense qui ne rêvait pourtant que d’une chose… chanter !