Chez Addict-Culture, rien ne nous rend plus heureux que de découvrir de nouveaux artistes dans les tréfonds des internets… C’est pourquoi nous avons imaginé Bandcamp Discoveries : un petit focus sur ces artistes qui présentent leur musique sur cette plateforme d’une richesse inouïe !
Accrochez-vous, ouvrez grand vos oreilles !
Love Theme – Love Theme
Derrière ce nom passe partout et universel qui pourrait nous mener sur de vraies fausses pistes et rater ce drôle d’objet, se cache l’un des plus intrigants et talentueux musiciens de ces dernières années. Love Theme est en effet le nouveau projet d’Alex Zhang Hungtai, après le sabordage programmé de son génial Dirty Beaches.
Pour Love Theme, il s’est associé avec Austin Milne et Simon Frank pour 5 morceaux enregistrés et composés aux 4 coins du monde, de Taipei à Los Angeles, de Montreal à Londres.
Entre jazz et drone, le saxophone en mètre étalon sur des nappages synthétiques, Love Theme nous plonge dans un univers sombre et mélancolique assez fascinant voire hypnotisant.
Desert Exile, All Sky, Love’s End, ces longues plages explorent l’amour sous ces formes les plus sombres et mystérieuses, quelque part entre Colin Stetson et David Lynch. Superbe !
Love Theme est disponible chez l’épatant label Alter
[mks_separator style= »dotted » height= »2″]
Nearest Gas Station – Supervoid
Nearest Gas Station est un jeune trio originaire de Berlin qui vient de nous proposer un premier album de 5 titres sur leur bandcamp où krautrock et dreampop font très bon ménage.
GA, TM et JM évoquent souvent le Mazzy Star dans sa coloration la plus sombre, une basse omniprésente, une voix féminine captivante, le trio sait créer une atmosphère hypnotique et lancinante dès les premières mesures de l’excellent Seagulls, alors que Duna et Low Shift devraient ravir les nostalgiques de la New-Wave tendance expérimentale.
Les 2 derniers morceaux, le planant Lazy Man et surtout le fabuleux N°4 longue pièce krautrock de plus de 15 minutes, dignes de leurs illustres prédécesseurs teutons, confirment, si on en doutait encore, le potentiel de Nearest Gas Station. A découvrir, vite !
[mks_separator style= »dotted » height= »2″]
Redding Hunter – The Dolphin King
C’est peut-être exagéré, quoique, mais c’est d’une légende du net dont je vais vous parler dans les lignes qui suivent et, dans tous les cas, un des plus talentueux musiciens apparus ces dernières années.
Brian Redding Hunter est né à Austin, sort ses premiers enregistrements en 2006 sous le nom de Peter And The Wolf, pour de merveilleux albums folk réalisés avec les moyens du bord et quelques amis de passage. Le bonhomme est capable de tutoyer les plus grands dans les meilleurs moments des indispensables et introuvables Lightness ou encore Mellow Owl.
Malgré son talent de musicien, en raison de divers problèmes juridiques et comportementaux , Peter And The Wolf ne rencontre pas le succès attendu et Redding Hunter se fait de plus en plus invisible sur le Net, ne donnant de nouvelles qu’avec parcimonie.
C’est donc un grand plaisir de le retrouver sous son nom pour de nouveaux disques disponibles sur son bandcamp et de le voir reprendre la musique pour des BO telles que Long Nights Short Mornings sorti l’année dernière.
The Dolphin King est un autre de ses petits bijoux, histoire improbable d’un samouraï voyageant dans le temps pour tuer Walt Disney… 13 courtes chansons simples et belles portées par cette voix si poignante, parfois accompagnée par la toute aussi talentueuse Dan Falconberry. Un grand bonhomme, un beau disque !
Vous pouvez également trouver ses premiers disques là.
[mks_separator style= »dotted » height= »2″]
Jep And Dep – THEY’VEBEENCALLED
Nous vous avions présenté en ces lieux Darren Cross, musicien australien sous la plume éclairée de l’immense Jism, lors de la sortie de _Xantastic, l’année dernière.
Nous le retrouvons en duo et avec plaisir sur THEY’VEBEENCALLED, le nouvel album de Jep And Dep, le second après Word Got Out sorti en 2014 . Lui, c’est Dep, Jep, c’est Jessica Cassar, chanteuse australienne dont la voix claire et profonde fait le parfait contre-poids de celle, écorchée et enfumée, de Darren Cross.
Dans ses plus beaux moments, et ils sont nombreux sur THEY’VEBEENCALLED, les souvenirs émus des duos mythiques tels que Lee Hazlewood et Nancy Sinatra ou encore leurs illustres compatriotes Kylie Minogue et Nick Cave nous traversent l’esprit.
Leurs chansons folk sont sombres et poignantes, d’une noire beauté presque effrayante, comme la bande son d’un polar gothique et glaçant.
On pense parfois à Mazzy Star ou, dans ses morceaux dépouillés, à une Mirel Wagner ou une Jessica Pratt qu’ils ont d’ailleurs déjà accompagnées sur scène. Sensuel et désespéré, je vous le conseille très fortement !
THEY’VEBEENCALLED est uniquement disponible sur leur bandcamp, depuis le 09 Août.
[mks_separator style= »dotted » height= »2″]
Emboe – Alèa Deluxe
En janvier 2016, Addict-Culture était partie à la rencontre d’Emmanuel Boeuf, musicien français passionnant et passionné, actif depuis une bonne vingtaine d’années en solo ou en groupe (Dernière Transmission, Sons Of Frida, A Shape).
C’est donc avec un plaisir immense que nous nous penchons aujourd’hui sur Alèa Deluxe, son nouveau et copieux projet, sous le nom d’Emboe disponible depuis le 15 septembre sur son bandcamp ou chez Zéro Egal Petit Intérieur.
A l’origine, Alèa est une suite de quatre EP parus entre octobre 2016 et janvier 2017, soit un par mois, si vous avez bien compté ! Comme l’homme n’est pas avare de ses efforts, il regroupe les 12 titres sur un seul et unique album, avec, histoire de confirmer sa boulimie musicale, complétés de 11 titres supplémentaires.
En bon fan de Rihanna, Public Enemy et Sonic Youth, Emboe perpétue le mélange des genres, embarque l’expérimental sur les dance-floors dans un drôle de voyage musical.
Quasiment instrumental à quelques exceptions près (le très beau Neverskin portée par la voix de Sasha Andres, la chanteuse d’Heliogabale), l’électro selon Emboe se fait mystérieuse (Just Your Shoulder), parfois bancale et mal léchée, souvent fascinante voire hypnotique (Pink Pussy), toujours profondément humaine, même dans ses versants les plus noise.
L’excellent et bien nommé Cold Clown pourrait résumer l’album, entre rires et larmes, des tranches de vie contées par de drôles de machine.
Alèa Deluxe étonne et bouscule l’auditeur audacieux.