[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]’est grâce à une chronique sur leur premier album que j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe de choc d’addict-culture. J’étais donc dans l’obligation, en guise de gratitude à l’égard du quatuor et de mes cheffes, de m’attarder sur le nouvel opus de mes chouchous Big Thief.
Blague à part, Masterpiece fut une réelle révélation. Découverts par hasard sur Youtube, leur session live de Real Love et Parallels pour opbmusic m’avait totalement bouleversée, rangeant ce très prometteur premier disque dans mon top 2016. Un an plus tard, Capacity vient reprendre le flambeau de ce qui avait déjà été esquissé: une folk frissonnante, oscillant entre pop et garage.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]lus abouti que le précédent, les onze morceaux toujours portés par la voix angélique d’AdriAnne Lenker, sont un pur enchantement. L’album s’ouvre en toute simplicité par Pretty Things, splendide guitare-voix. Une des grandes forces de ce groupe réside dans cette approche de la mélodie qui directement résonne et émeut, sans passer par mille effets; leurs chansons allant instantanément droit au coeur.
Après cette amorce acoustique pleine de douceur s’insère la guitare électrique du génial Shark Smile, qui ne partira plus, excepté sur Mary, longue et sublime berceuse de piano évoquant l’enfance.
L’éponyme Capacity poursuit cette envolée rock, emportée par une deuxième voix divine venant introduire la plus belle chanson de l’album, Watering.
C’est une sorte de perfection auditive comme il s’en fait peu, une brève fulgurance qui rend l’ensemble indispensable. Peut-être parce-qu’elle comporte tout, sans doute même. D’abord cette délicate guitare électrique qui accroche l’oreille dans sa récurrence, et l’air presque familier qui vient la rejoindre de son chant déchirant. Vous savez, cette mélodie qui vient prendre possession de votre cortex, qui s’ancre bien malgré vous. Qui vous pousse à l’écouter en boucle, à la fredonner sans même vous en rendre compte. Puis les mots, précis et émouvants dans leurs assonances arrimantes et éthérées, racontant avec poésie le sang et l’horreur. Et dans cette fausse quiétude, la voix qui s’étourdit, s’effaçant dans un déchirant et final « Come to me. »
Ce qui suit est dans le même courant, d’une minimale authenticité. De la folk plus ou moins cadencée, avec les arrangements toujours excellents de Buck Meek (guitare), Adrianne Lenker (également guitariste), Max Oleartchik (basse) et James Krivchenia (batterie).
Ces quatre là se sont bien trouvés, et confirment une nouvelle fois, et avec grâce, leur immense talent.
Capacity de Big Thief, sorti le 9 juin chez Saddle Creek Records.