[dropcap]O[/dropcap]n n’est jamais mieux servi que par soi-même, semble nous dire le grand Bill Callahan qui s’offre sans coup férir un disque d’or en toute décontraction, en quelques notes de guitares.
Alors qu’il semblait ralentir le rythme effréné de ses sorties depuis les débuts frénétiques de Smog, le bonhomme nous a surpris, un an après Shepherd In A Sheepskin Vest, en publiant tout l’été une chanson par semaine jusqu’à la sortie finale et complète de ce Gold Record, au tout début du mois de septembre.
Quelques mots jetés sur un cahier, des idées plein la tête, la conception de l’album fut rapide et sa réalisation la plus simple possible, en une seule prise pour la plupart.
Une guitare entre les mains du fidèle Matt Kinsey, la discrète basse de Jaime Zurverza et la voix profonde de Bill constituent l’ossature indéfectible de l’album, quelques batteries (par Adam Jones) ou synthétiseurs viennent compléter ici ou là quelques titres.
Another Song s’ouvre sur un « Hello, I’m Johnny Cash« , l’album se conclut ou presque par Ry Cooder, Bill Callahan trouve sa place avec nonchalance et ironie parmi les grands musiciens américains, avec ses histoires souvent tordues, parfois tordantes, mais toujours d’une profonde humanité.
Si Shepherd In A Sheepskin Vest se concentrait sur la vie de couple et les enfants, les histoires narrées par l’ami Bill s’accrochent toujours du quotidien mais avec une nouvelle perspective, comme si Bill Callahan observait avec circonspection et détachement le monde qui l’entoure.
Entre nostalgie (superbe relecture du Let’s Move To The Country, à l’origine sur le Knock Knock de Smog) et coup de griffes (les mordants Pigeons ou Protest Song), Bill Callahan distille ses folk songs avec grâce et subtilité. Les chansons paraissent en effet d’une parfaite simplicité, mais s’enrichissent à chaque écoute à l’instar du joyau Cowboy et son Son, You’re Okay, dernières paroles qui finissent de vous dresser les poils sur tout le corps.
Un simple Breakfast entre les doigts et la voix de Bill Callahan devient une épopée fantastique, il rendrait même passionnante une dure journée de travail (35) ou une panne de voiture (le génial The Mackenzies).
Gold Record se conclut en toute beauté par As I Wander, morceau symbolique du disque, avec ses magnifiques paroles (I Travel, I Sing, I Notice When People Notice Things, Well, As I Wander Through The Rooms Of The World) et sa profonde musicalité.
Bill Callahan, tel un Midas du Far West, a encore façonné 10 pépites. Gold Record est décidément bien nommé !
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
[one_half]
Gold Record de Bill Callahan
Drag City – 04 septembre
[button color= »gray » size= »small » link= »https://www.dragcity.com/artists/bill-callahan » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Site web[/button][button color= »blue » size= »small » link= »https://www.facebook.com/bathyspheral/ » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Facebook[/button][button color= »pink » size= »small » link= »https://www.instagram.com/billcallahansmog/?hl=fr » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Instagram[/button][button color= »green » size= »small » link= »https://twitter.com/billcallaman?lang=fr » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Twitter[/button]
[/one_half][one_half_last]
[/one_half_last]
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
Image bandeau : Hanly Banks Callahan