[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l y a des albums qui sont avant tout des rencontres, avant d’être des œuvres musicales. Ainsi, chaque sortie du label NøFørmat ! est déjà annonciateur d’un chouette moment à venir et la promesse d’une belle aventure musicale.
NøFørmat !, c’est avant tout une pochette, avec une esthétique propre au label. Avant même de savoir de quoi il en retourne musicalement, il y a au départ une intention graphique. Ce fond blanc sur lequel se superposent quelques infimes couleurs, quelques formes étanges, le tout très dépouillé, c’est ce qui fait la marque d’un label de qualité, attirant d’abord l’œil avant même de titiller l’oreille. NøFørmat !, c’est avant tout une exigence de qualité.
Du reste, j’ai déja évoqué une autre des perles du label sur addict.
Ce sont donc les mêmes raisons qui m’ont poussé vers le disque de Blick Bassy, Akö, à savoir une belle pochette blanche et sobre, qui donne envie d’écouter l’écrin.
Blick Bassy est originaire du Cameroun, et chante en Bassa, l’une des 260 langues parlées là-bas. Akö est son 3e album. A l’origine prévu comme une simple session d’enregistrement en hommage au bluesman Skip James, le hasard a fait que les sessions aient lieu en dessous du bureau du label NøFørmat !. En homme de goût, le patron, Laurent Bizot est tombé sous le charme et a commandé un album entier.
Teaser du festival Banlieue Blues
Blick Bassy propose un album très dépouillé musicalement mais très riche au niveau sonorités et mélodies, grâce notamment à une production très claire. La voix et les instruments sont mixés au même niveau. La voix devient alors un instrument à part entière.
Blick Bassy nous régale de sa voix tantôt haut perchée, tantôt susurrant, proposant des morceaux beaux à pleurer comme Aké alternant avec des morceaux très gais, comme Mama. Blick Bassy égrène les morceaux concis mais intenses et riches en émotions.
Blick Bassy n’est pas seul responsable de cette merveille, il est brillamment accompagné de Clément Petit au violon et banjo et par Fidel Fourneyron au trombone. Ce trio nous fait entendre un blues africain qui lorgnerait également du côté de la Réunion, et pourrait se situer quelque part entre Graceland de Paul Simon et Bobby Mc Ferrin.
Bref, un album mélancolique mais magnifique, rempli de ballades douces, toutes en feutrine et qui fait un bien fou.
Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est sa durée, très (trop) courte, 29 minutes seulement.
Blick Bassy, Akö, NøFørmat !, 2015
Ecoutez l’album de Blick Bassy