2004 fut une sacrée cuvé pour Blonde Redhead. Cette année-là, ils effleurèrent l’ombre d’un succès commercial grâce à la sortie de ce qui reste, pour beaucoup, leur meilleur album à ce jour : Misery Is A Butterfly. Album baroque où ils abandonnèrent les guitares plus agressives et les gimmicks éculés d’une certaine forme de rock bruitiste estampillé 90’s.
Certes, le précédent LP, Melody Of A Certain Damaged Lemons, avait entrouvert la voie vers moins de radicalisme avec leur mini hit In Particular.
Depuis lors, le groupe n’a eu de cesse d’explorer divers horizons, allant de la dream pop sur 23 vers des compositions plus éthérées flirtant de plus en plus vers l’electronica sur Penny Sparkle.
2014, dix ans plus tard, sortie de leur neuvième album : Barragàn. Qu’ont-ils encore à nous offrir, eux qui fêteront l’année prochaine les 20 ans de leur première sortie discographique ?
Pour commencer, l’envie, encore une fois, de nous offrir un album différent, car s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas leur reprocher, c’est de nous cuisiner la même recette disques après disques. Si le parallèle avec Misery peut ici être établi par un retour au baroque, certes plus minimaliste, sur ce qui peut être considéré comme deux des sommets du disque, Penultimo ainsi que The One I Love, Barragàn, fort heureusement, ne se résume pas qu’à ça .
Ouverture bucolique avec le morceau éponyme, véritable invitation à la rêverie, en passant par l’électro dance avec Dripping, aux beats hypnotiques et lancinants des formidables Cat on Tin Roof et No More Honey, une certaine esthétique 80’s voire Kraut avec Mind To Be Head mais aussi des morceaux plus habituels chez eux, tels Lady M ou Defeatist Anthem (Harry And I) et son final assez cinématographique.
Alors, un bon cru que ce Blonde Redhead ? Indubitablement pour ceux qui laisseront leur nostalgie guitaristico-Sonic youngiesque de la première heure. D’autres choisiront sans doute entre le verre à moitié vide et le verre à moitié plein. Et le reste passera son chemin. Tant pis pour eux !
un album à apprivoiser, moins immédiat qu’un Misery ou qu’un 23, fan absolu et « invertébré » de BRH (j’entends par là que c’est mon cerveau reptilien qui parle) je trouve qu’il présente un des plus beaux enchaînements de morceaux que je connaisse.
BRH est un des derniers groupes à faire des albums j’entends de vrais albums pas une suite de titres … la nuance est importante et essentielle.