Un panel large, très large, pour une sélection au cordeau !
Laura Cahen – Nord
La mélancolie des mots, l’élégance des mélodies et la nébulosité des sons : Laura Cahen appartient à un monde où la lumière est floue et la tristesse jolie. Elle délivre des textes à tomber avec une voix cuivrée, en allant parfois chercher les hauteurs astrales et les frissons. Originaire de Nancy, elle a déjà sorti deux EP et un single avant de se consacrer à son premier album, Nord.
Quatre saisons pour onze morceaux, entre automne bleu et été noir, sa poésie est un voyage où se mêlent eaux troubles et terres de feu. Laura Cahen, c’est aussi ce phrasé très particulier, cette façon de raconter ses chansons comme le ferait une conteuse. La scène est l’endroit où elle délivre ce talent pour l’interprétation, son aura étant incroyable, même accompagnée de sa seule guitare. Avec comme thèmes récurrents la fuite et la nature, cette future grande nous embarque dans les profondeurs de l’âme, au travers d’une écriture délicate et surréaliste (Laura s’est beaucoup nourrie de Breton ou Eluard.)
Sorti le 24 février 2017, Nord est une épopée saisissante de beauté.
Camille Locatelli
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Mendelson – Sciences Politiques
Pour tous ceux qui croyaient que Mendelson, 5ème du nom, serait le dernier album de Bouaziz et sa bande, détrompez-vous. Car, entre un album solo sorti l’an dernier (Haikus), et un second Bruit Noir à venir, le trublion parisien a décidé de sortir, juste avant les deux tours des présidentielles les plus incertaines et ridicules de l’histoire de la Vème république, Sciences Politiques. De quoi s’agit-il au juste ? D’un album de reprises triées sur le volet (toutes exprimant un point de vue politique ou social) et réinterprétées en français en fonction du contexte social actuel. Donc, à bien y réfléchir, pas vraiment un album de Mendelson au sens propre du terme.
Néanmoins, ne tournons pas autour du pot et soyons francs : si le choix des reprises est excellent, si la démarche est d’une grande intelligence, nécessaire même, le résultat laisse dubitatif ; car entre les réussites éclatantes (Le Soulèvement, La Liberté, La Dette, entre autres), et certains ratages (La Nausée, Les Héritiers), Sciences Politiques soulève la question du bien fondé de la réappropriation de certains morceaux clés de l’histoire du rock, en toute subjectivité. C’est un exercice éminemment casse-gueule et, pour être totalement honnête, malgré l’intelligence du propos et tout le talent déployé par Bouaziz, force est de constater qu’il n’est jamais aussi bon que quand il met ses propres tripes sur la table. Pas celles des autres.
Sortie le 31 mars chez Ici D’ailleurs.
Jism
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Akira Kosemura – Someday Ep
Akira Kosemura, fondateur du label Schole Inc, n’est pas seulement un homme d’affaires aux goûts musicaux avisés (Dakota Suite + Quentin Sirjacq) mais également un musicien de grand talent. Pour tout dire, ça fait dix ans que le japonais se saigne aux quatre veines et envoie des signes réguliers via son label au travers d’albums ambient/électro ou encore néoclassiques. Le problème, et pas des moindres, c’est que l’écho rencontré par ses œuvres ne va pas au-delà des amateurs de ces différents styles. Il est possible qu’avec Someday, son nouvel EP, la donne change enfin. En effet, grâce à Someday, le japonais ressort une collaboration avec Devendra Banhart sortie l’an dernier sur son dernier album Momentary : Memories Of The Beginning, et tient un tube en puissance. Un morceau à la fois simple, mélancolique et d’une grande accessibilité, mêlant folk, classique et quelques touches d’électro. C’est sensible, mélodique et d’une beauté touchante. À l’image par ailleurs, des deux morceaux suivants : Sphere, très old school, façon électro progressive allemande (Tangerine Dream), et surtout Stillness Of The Holy Place, longue et douce improvisation au piano captée lors d’un concert dans un temple au Japon et dans laquelle Kosemura dérive au gré de son inspiration vers des territoires où le silence n’a d’égal que la beauté.
Certes, ce n’est peut-être pas avec Sphere ou Stillness Of The Holy Place que tout changera, mais en poursuivant sa politique d’ouverture, il est clair que Kosemura devrait voir son audience s’élargir de plus en plus. En tous les cas, de par sa qualité, Someday devrait y contribuer de façon significative.
Sorti le 21 avril chez Schole, Bandcamp et certaines plateformes de téléchargement.
Jism
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Shadow Band – Wilderness Of Love
Wilderness of Love est le premier album de Shadow Band, impressionnante clique de musiciens réunis autour de Mike Bruno. Le groupe nous embarque dans une sarabande psychédélique folk assez impressionnante, pour un trip tout en douceur où drogues et poussières semblent faire cause commune.
L’utilisation d’instruments divers et variés, du theremine au waterphone en passant par la harpe, donne un charme particulier à l’album, qui ferait la parfaite bande originale d’un western fauché, les Indiens pour héros. Les oreilles dans les 60’s quelque part entre les Zombies et Roky Erickson, les yeux dans les nuages et le cerveau dans la brume, Shadow Band porte bien son nom et nous offre là un fort recommandable premier album.
Wilderness Of Love est disponible chez Mexican Summer depuis le 21 février.
Beachboy
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Derya Yildirim & Grup Simsek – Nem Kaldi
Je vous propose un dépaysement musical avec Nem Kaldi, superbe EP 4 titres par Derya Yildirim et Grup Simsek.
En effet, le quintet puise ses racines dans le folk psychédélique turc, et nous offre compositions originales et reprises d’Aşık Mahzuni Serif et Özdemir Erdoğan, à la fois émouvantes et délicieuses, plongeant la piste de danse dans la plus douce des mélancolies.
Portées par la superbe voix de Derya Yildirim, jeune et magnifique chanteuse turque, les chansons, entre folk, jazz et funk, voyagent entre passé et modernité, où saz (luth à manche long) fait bon ménage avec les synthétiseurs. Les musiciens de diverses origines (France, Italie, Allemagne et Angleterre) ne sont pas en reste, et contribuent à réchauffer l’atmosphère sur cet épatant EP.
Nem Kaldi est disponible chez Catapulte Records/Bongo Joe depuis le 31 mars.
Beachboy
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