Un courant d’air frais souffle sur les brèves de platine numéro 26…
Moon Duo – Occult Architecture Vol. 2
Comme promis, nos sombres amis de Moon Duo continuent leur cours d’architecture occulte avec la parution du Volume 2, trois mois après un premier chapitre commenté en ces lieux par ce cher Davcom, et présentant la face sombre de cet intrigant projet.
Occult Architecture Vol. 2 est donc le versant lumineux version Yin et Yang de Ripley Johnson et Samae Yanada. En effet, si Moon Duo conserve toujours ce son hypnotique et répétitif, les cinq titres clairement se révèlent plus aériens et font la part belle au penchant psychédélique du groupe.
De New Dawn à Crystal World en passant par Lost In Light, l’atmosphère est plus légère et beaucoup moins claustrophobique que sur l’opus précédent, même si l’auditeur pervers que je suis aura tendance à toujours préférer le côté obscur de la force. Moon Duo continue néanmoins son superbe voyage dans l’espace, il a juste ouvert la vitre de sa fusée.
Occult Architecture Vol. 2 est disponible depuis le 05 mai chez Sacred Bones.
Beachboy
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Sóley – Endless Summer
Huit pièces et 33 minutes plus tard, j’avoue ne pas trouver les mots adéquats pour traduire verbalement mon appréciation vis-à-vis du troisième album de la chanteuse et compositrice islandaise. Il me faudrait reprendre le dictionnaire des expressions enflammées car, une fois encore, Sóley ravive le plaisir d’écoute.
Un retour marqué par son chant aussi léger qu’une plume et sublimé par ce touché pianistique toujours aussi limpide. La divine voix enfantine, soutenue délicatement par une orchestration de bois et cordes, m’agrippe encore et encore sur les délices de Never Cry Moon.
Nous sommes en présence d’un tableau musical aux teintes pastel, les tintements clairs venant conférer un relief naïf à cet ensemble court mais adorable. La fantasmagorie de la précédente œuvre glissait magistralement vers des profondeurs quasi inquiétantes, cette fois-ci le rêve est émerveillé (Traveler). Les roulis du titre final revêtent la plus solennelle des tuniques.
Rien à jeter !
Endless Summer sorti chez Morr Music est disponible chez votre disquaire depuis le 5 Mai.
Ivlo Dark
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Ásgeir – Afterglow
Restons en Islande avec une autre voix atypique de la scène locale. Après un premier album décliné en deux versions remplies d’espérance, le titre Unbound (lancé en mode apéritif de cette suite discographique) m’avait un peu refroidi les oreilles.
Confirmation, malheureusement, avec la plupart des pistes d’Afterglow, vibrante symphonie moderne sur papier glacé où les effets triturés ne seront pas forcément des plus payants. Pas convaincu donc par cette affirmation du désir de bâtir un hybride de pop électronique qui vient balayer d’un revers de mix, le penchant bien plus folk qui ornait les compositions du garçon.
Si le crooner analogique prend son envol, son pouvoir d’attractivité n’est que trop variable. Il reste quelques titres plus saillants tels Stardust et son classicisme salvateur, ou encore Dreaming dont les textures cuivrées laissent entrevoir une conviction naturelle bien plus touchante.
À l’arrivée, un album qui s’achève sur une perception aigre-douce pas forcément si inintéressante que cela. J’attendais juste un peu mieux !
L’album, sorti chez One Little Indian qui comprend une version deluxe (avec une reprise étonnante d’un standard des Pixies) est disponible depuis le 5 Mai.
Ivlo Dark
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Ships in the Night – Myriologues
Avec ce nouveau disque d’Alathea Leventhal, on tient un exemple parfait du vieil adage qui dit que parfois, en art comme pour le reste, le moins est le mieux.
La virginienne réduit ici les effets au maximum, et on n’est plus porté que par les nappes de synthétiseur, les rythmiques simplissimes, primitives, martiales, fluctuantes et minimalistes, et sa voix parfaitement posée, claire et douce, si proche qu’on la croirait parfois chuchotée à l’oreille.
Le propos est sombre mais jamais pesant, une sorte de résignation mélancolique flotte sur toute l’œuvre, et on se sent emporté, comme bercé par les vagues de musique douce et méditative, avec toutefois une sourde angoisse en arrière-plan.
Sublime de bout en bout, cet album, à la croisée entre le spleen de Mazzy Star, l’intimisme de Marissa Nadler, le post-modernisme de la synth-wave et le minimalisme de l’ambient, mérite de se tailler une place dans toute discothèque digne de ce nom. On peut se le procurer sur le Bandcamp de l’artiste.
Lloyd_cf
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Moinho – Elastikanimal
Une bien belle œuvre que cette seconde production de Franck Marquehoss, compositeur caché derrière le masque de Moinho. Une sortie exclusivement numérique sur le label 1631 Recordings qui se réfère de manière transversale au roman d’Edith Azam, « du pop corn dans la tête ».
Un piano, un quatuor à cordes et une gravité bouleversante derrière des notes qui ondulent comme cette persiffleuse aiguille d’horloge qui progresse lentement mais sûrement.
Les 9 titres ordonnançant cet Elastikanimal ne sont pas dévoilés aux fins de simple décor de l’espace, mais pour tactilement nous inviter un peu plus à l’introspection. Une croisade personnelle qui fait mouche dès l’écoute de Josef et sa mélancolie instrumentale.
Si le style semble aisé, il n’en demeure pas moins marqué d’une certaine allure. L’humeur n’y est pas mono-expressive, intensément comme les hauts et bas de notre existence. Moinho avec quelques gouttes de spleen parvient à débusquer la bande sonore de nos propres troubles, celle qui déstabilise remarquablement les ombres dans une profusion de majesté à la fois déchirante et sincère.
Espérons alors, pour son auteur, le plus ample des envols.
Elastikanimal est disponible à l’écoute + achat digital depuis le 12 Mai 2017. Plus d’informations via le lien Bandcamp.
Remerciements: Nicolas Favier / La Centrifugeuse
Ivlo Dark
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