Retour en bref sur une sélection d’albums sortis ces dernières semaines.
Jenny O. – WORK EP
J’ai découvert la californienne Jenny O. par hasard, en traînant sur Spotify lors d’une après-midi de solitude pluvieuse. J’ai cliqué sur l’album – qui est en fait un EP -, attirée par la jolie pochette en canevas brodée. Les premières notes m’emballent, alors je laisse tourner la musique. C’est frais, c’est doux, la voix est très agréable. Les paroles de ce premier morceau Be Here Now, comme un clin d’œil à l’état inactif-réflectif dont je suis victime à ce moment précis, semblent être écrites pour moi. Puis Case Study B emboîte le pas. C’est comme si l’on prenait une voix à la Emilíana Torrini et qu’on la mixait à un morceau de Sharon Van Etten. Forcément, j’adore ! Trois accords ingénus de guitare électrique, une légère nappe de cordes, une deuxième voix pour embellir l’ensemble … il n’en faut pas plus pour me séduire. Tout le reste suit. Jenny O. a un vrai talent pour les mélodies pop-folk qui percutent et persistent. C’est Schopenhauer on Love et son riff à la R.E.M. qui vient clore cette pépite automnale avec tendresse.
Disponible depuis le mois d’Octobre chez Holy Trinity Records et Manimal Vinyl, WORK sera le compagnon idéal des longues soirées d’hiver approchant …
Camille Locatelli
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Benoît Pioulard – The Benoît Pioulard Listening Matter
Pour son sixième album chez Kranky Records, Thomas Meluch, alias Benoît Pioulard, reprend le chemin tracé par Précis, 10 ans plus tôt et Lasted, abandonnant quelque peu les expérimentations sonores de son précédent album Sonnet. Toujours accompagné d’Anton Rafael Irisarri, Benoît Pioulard aligne 13 petites vignettes folk pop lo-fi, où sa voix toute en douceur fait des merveilles dans une ambiance sombre et bouleversante. Marqué en effet par le décès de son frère à la fin de l’enregistrement de l’album et enregistré lors d’une période où il dût lui même affronter la maladie, Benoît Pioulard, en quelques petites touches sonores, parvient néanmoins à illuminer sa mélancolie et donne même un côté euphorisant à sa profonde tristesse sur les petits bijoux que sont Anchor As A Muse, The Sun Is Going To Explode But Whatever It’s Ok ou encore Layette.
The Benoît Pioulard Listening Matter est disponible chez Kranky depuis le 14 octobre.
Beachboy
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Nadia Reid – Listen to Formation, Look for the Signs
Amoureux de Laura Veirs, Mazzy Star ou Laura Marling, j’attire votre attention ! L’album (au titre long comme une chanson des Smiths) de Nadia Reid risque de vous faire tourner la tête. Sorti en 2015, ce bijou néo folk est, d’après moi, passé beaucoup trop inaperçu. Car ce que nous fabrique cette jeune néo-zélandaise de 23 ans est incroyablement beau et profond. Les dix chansons nous emportent dans un abîme clair-obscur, teinté de sonorités celtiques. Le tout est arrangé de façon troublante, et porté par une voix à tomber, pleine de nuances. Runway, qui ouvre l’album, est renversant, presque mystique. La plupart des morceaux sont d’ailleurs de cet acabit, sauf lorsque la songwriteuse décide de nous emmener dans des paysages plus rythmés, voire rock, comme dans les Reaching Through, Seasons Change ou Holy Loud (suite dynamique du superbe Holy Low.) Gros coup de cœur pour Ruby, ballade romantique belle à pleurer …
Listen to Formation, Look for the Signs est sorti chez Spunk! Records. Un deuxième album semble être en cours (pour mon plus grand plaisir !)
Camille Locatelli
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The Yearning – Evening Souvenirs
Si cette pochette de disque vous paraît appartenir à un disque des années 60, ce n’est pas un hasard. Pour leur quatrième opus, Joe Moore et Maggie Dobie ont plus que jamais joué la carte de la nostalgie et des ballades sixties. Dans un univers qui rappelle fortement la musique de cette décennie, option pop française (coucou Françoise Hardy) aux arrangements somptueux, ce petit bijou de pop baroque et surannée saura ravir les gens sensibles. Les autres, disons-le tout net, ne sont que des barbares. Il faut vraiment être sans cœur pour ne pas fondre à l’écoute de la douce voix de Maggie. Et pour ceux qui trouveraient ça un poil trop court et voudraient prolonger le voyage temporel, Joe Moore a réalisé également le premier album de Lia Pamina, douce espagnole à la voix d’ange, qui est peut être encore meilleur. Mais ceci est une autre histoire.
L’album est disponible chez Elefant Records, qui est probablement le meilleur label pop du monde, mais ça, les barbares ne le savent pas…
lloyd_cf
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Lia Pamina – Love is Enough
Découverte l’an dernier avec un merveilleux 45 tours d’europop aux accents de Saint-Etienne (le groupe), revoici donc Lia Pamina, avec un premier album qui n’a absolument rien à voir. Réalisé avec Joe Moore de The Yearning dont on parlait encore il n’y a même pas 37 secondes, ce disque est un véritable voyage dans le temps. La jeune espagnole, fanatique absolue des années 60 avec son look total France Gall doublé d’une voix lorgnant vers Astrud Gilberto, Françoise Hardy ou Claudine Longet, ne pouvait rêver meilleur écrin pour ses chansons que les orchestrations raffinées et feutrées de l’anglais. Plus versatile ici que sur son propre projet, passant de la bossanova douce à la pop rock yé-yé, il se surpasse et offre à la valencienne une porte d’entrée majestueuse dans le monde des chanteuses à suivre. A la fois très connoté mais également étrangement intemporel, ce recueil de chansons d’amour sous toutes ses formes, car c’est bien là le fil conducteur du disque, est magique.
Et bien sûr chez Elefant Records, ça va de soi.
lloyd_cf
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