Sad music for bad people
La musique de Cabadzi est comme un déluge. Le flow (flot ?) des mots emporte tout, monopolise l’attention de l’auditeur, malmené mais consentant. Dès le premier titre, Féroces Intimes, le groupe nous interpelle: « Allez on trinque, on trinque … ». Et on dévale l’album sans s’arrêter, de la première note de violoncelle au dernier echo du clavier.
Cabadzi, ce n’est pas de la chanson, pas du rap, pas du rock. C’est de la musique qui parle au cœur, aux tripes, des mots qui cognent là où ça fait mal. Et ça fait du bien. Il faut écouter Des Angles Et Des Epines d’un bout à l’autre, comme en apnée, puis remonter à la surface vidé mais soulagé d’un poids. Les personnages de Cabadzi sont chahutés mais gardent la tête haute. Droits devant l’adversité.
« J’veux pas dormir dans une boîte
J’veux pas travailler dans une boîte
J’veux pas danser dans une boîte
J’veux pas mourir dans une boîte »
L’autre force de Cabadzi est de proposer des mélodies et des arrangements à la hauteur des textes. Même si ce qui est dit est capital, l’aspect musical n’est pas négligé pour autant: beatbox, cuivres, violoncelle, ….. Comment résister à la petite mélodie sifflée du titre Cent Fois ?
Enfin, à l’heure où la musique devient bipolaire (dématérialisation croissante et retour du vinyle), Cabadzi a choisi son camp et propose des objets magnifiques, comme ce coffret contenant un double vinyle (l’album + les instrumentaux), 22 cartes photos et un mot doux du groupe. Allez, on trinque ?
Album Des Angles Et Des Epines disponible ici