[dropcap]P[/dropcap]ierre Barrault revient en force avec un nouveau livre qui, on l’espère, trouvera un lectorat important malgré le confinement. Parce que ces Catastrophes sont des petites pépites loufoques, qui changent notre train-train dans une étonnante transformation moléculaire. Après avoir exploré le monde de l’emploi dans son précédent livre, il nous offre une série de courts textes d’une à deux pages tous atteints par une catastrophe ultraviolette. Dans ce livre, l’écrivain s’empare plus immédiatement du réel pour le distordre en y ajoutant des éléments biographiques.
L’animal-bogue se tient sur une jambe centrale entièrement recouverte de bourrelets, laquelle prend appui sur un pied monumental. Ce pied, si ce n’est par sa taille et le nombre d’orteils qu’il présente (dix), ne diffère en rien d’un pied humain. La bogue est surmontée d’une sorte de bras, et au bout de ce bras, de ce qu’il faut bien appeler une main (nettement plus petite que le pied).
Pierre Barrault
Catastrophes va bien au-delà d’un recueil de nouvelles de science-fiction, il tord le cou à la réalité comme un savant dans son laboratoire. Dans ces petites fictions du quotidien, il y a le narrateur (probablement le double fictif de Pierre Barrault), Claire sa compagne et sa petite fille. Tout commence sur la route de Beaupréau dans le Maine et Loire, toutes les routes y mènent de toute façon. Nous croisons ensuite un chauffeur de taxi, Patrick McGoohan dans Le prisonnier, un sosie de François Berléand ou encore Frédéric Lopez. Les aventures aboutissent toutes à un bug dans la matrice, mais le narrateur préfère employer le terme de dysfonctionnement holographique.
Au final, l’imaginaire de Pierre Barrault est construit avec différents modes de perception. Ce qui compte est comment il va influencer notre lecture avec ces dysfonctionnements. La réaction que l’on peut avoir est souvent le rire mais nous pourrions tout aussi bien être effrayés. L’écrivain tord le réel, le manipule afin de créer d’autres possibilités. Pierre Barrault imagine les dysfonctionnements les plus farfelus avec une écriture limpide et volontairement neutre. C’est souvent très amusant mais très net dans ce qui nous est donné à imaginer. La lecture de Catastrophes est tout aussi évocatrice que la vision d’une œuvre cinématographique de grande qualité graphique.
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
[one_half]
Catastrophes de Pierre Barrault
Quidam éditeur, novembre 2020
[button color= »gray » size= »small » link= »https://www.quidamediteur.com/ » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Site web[/button][button color= »blue » size= »small » link= »https://www.facebook.com/quidam.editeur » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Facebook[/button][button color= »pink » size= »small » link= »https://www.instagram.com/quidamediteur/ » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Instagram[/button][button color= »green » size= »small » link= »https://twitter.com/quidamediteur » icon= » » target= »true » nofollow= »false »]Twitter[/button]
[/one_half][one_half_last]
[/one_half_last]
[divider style= »dashed » top= »20″ bottom= »20″]
Image bandeau : Sharon McCutcheon Unsplash