[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]vant de vous lancer dans Ce Qui n’a Pas de Nom, sachez qu’il s’agit d’une lecture très belle, remplie d’amour, mais aussi et surtout de souffrances difficilement soutenables.
Le fils de Piedad Bonnett, Daniel, jeune artiste de 28 ans, diagnostiqué schizophrène à l’orée de ses vingt ans, s’est suicidé, ne supportant plus les traitements, les douleurs…
Piedad Bonnett nous donne à lire sa propre souffrance, celle de sa famille, ses filles, son mari, ses amis, mais va bien plus loin en faisant revivre son fils à travers ses mots.
Elle évoque ainsi son enfance, ses joies, son adolescence difficile, la découverte de sa maladie, les psychologues, psychiatres qui le suivent, l’aident ou le plombent en recommandant l’arrêt des traitements.
C’est à la fois impudique et magnifique.
Comment se remettre de la mort de son enfant ?
Piedad Bonnett se pose la question. Sa réponse ou une partie de sa réponse se trouve dans l’écriture. Se plonger dans les souvenirs pour les écrire mais aussi lire dit-elle : « non pas les ouvrages consolateurs, ceux qui nous invitent à vivre l’instant présent ou à nous réconcilier avec le passé, mais ceux qui scrutent la maladie mentale, le suicide, l’expérience du deuil. Philosophie, littérature, témoignages sur la folie, la perte, l’agonie. »
L’auteur ne s’apitoie pas sur son sort. Elle tente de comprendre afin de peut-être accepter ce drame et de parfois même en tirer une petite consolation, un instant de répit pour une vie qui ne sera plus jamais la même.
Ce Qui n’a Pas de Nom de Piedad Bonnett
Traduit de l’espagnol (Colombie) par Amandine Py – Éditions Métailié – août 2017