Chime School
The Boy Who Ran The Paisley Hotel
Slumberland Records
23 août 2024
Si l’on voulait conjuguer ironie et premier degré, on aurait vite fait de renvoyer ce quatuor à son patronyme, littéralement « l’école du carillon », et de lui assigner le rôle de l’élève appliqué et méritant. Pas de doute, Andy Pastalaniec et ses petits camarades, comme les délicieux mais méconnus angelinos Dream Boys il y a dix ans, ont suivi avec assiduité les cours dispensés des deux côtés de l’Atlantique par les maitres de la jangle pop.
Côté Ouest, ce sont d’abord leurs ancêtres californiens (de LA alors que Chime School a émergé des collines de Frisco) The Byrds que l’on entend en filigrane dès le premier titre de ce deuxième album, malicieusement intitulé The End. La touche psyché et le halo des six-cordes ne laissent pas de place au doute sur cet héritage. La même espièglerie les conduit à nommer (I Hate) the Summer Sun un déboulé express que ne renieraient pas les Lemonheads, surtout s’ils invitaient Matthew Caws de Nada Surf à chanter. Des UV en masse, d’accord, mais seulement s’ils sont tamisés par le brouillard venu de l’océan.
Mais Chime School n’est pas resté insensible aux sirènes de l’autre pays de la jangle pop, l’Angleterre. Si l’entrainant Give Your Heart Away et l’entêté Another Way Home tirent une bonne partie de leur patrimoine génétique de l’école Sarah Records, les chromosomes bubblegum appartiennent davantage à Heavenly que des Field Mice.
Pastalaniec, qui compose l’ensemble du répertoire du groupe, a manifestement voulu introduire plus d’espace dans les compositions, ou en tout cas de plusieurs d’entre elles, par rapport au premier album éponyme (2021). Ainsi, Words You Say et Negative Monday ne se vivent pas comme des sprints mais s’autorisent à flâner avant d’arriver à bon port, comme des East Village du vingt-et-unième siècle, et c’est évidemment élogieux ! Les écoliers sont toujours un peu rêveurs après tout.
Chime School reste donc dans son créneau, mais enrichit sa palette jusqu’au conclusif Points Of Lights qui ose une rythmique un peu baggy. Peu de risque quand même que cela désarçonne les fanatiques des guitares cascadeuses et joueuses, dont regorgent ces onze capsules vitaminées.