Chaque chroniqueur vous présente ses coups de coeur du premier semestre 2016, encore une fois riche en découvertes ! Voilà de quoi remplir votre discothèque et vous accompagner tout l’été !
BeachBoy
- Parquet Courts – Human Performance
- Car Seat Headrest – Teens Of Denial
- Heron Oblivion – Heron oblivion
- Tortoise – The Catastrophist
- Bonnie Prince Billy & Bitchin’ Bajas – Epic Jammers And Fortunate Little Ditties
Un début d’année 2016 qui fait la part belle à nos amis américains, des jeunes et des moins jeunes. On commencera par les 2 disques les plus épatants et jouissifs de ce premier trimestre, à savoir les formidables Parquet Courts et Car Seat Headrest. N’oublions pas non plus deux collaborations inattendues et au résultat parfait, Bitchin Bajas et notre vieux Bonnie Prince Billy d’un côté, Meg Baird et Comets On Fire, alias Heron Oblivion de l’autre. Pour finir, The Catastrophist n’est peut-être pas le meilleur Tortoise, mais ce Gesceap est mon morceau frisson depuis sa sortie.
Boultan
- PJ Harvey – The Hope six demolition project
- Massive Attack – Ritual spirit
- Kanye West – The life of Pablo
- The Last Shadow Puppets – Everything you’ve come to expect
- Tindersticks – The waiting room
Quand les cadors se décident à se sortir les doigts, ça donne une playlist pauvre en nouvelles têtes mais riche en bonne musique : PJ Harvey renoue avec un vieux concept (la mélodie) sans sacrifier sa rugosité, Massive Attack pond du Massive Attack comme on n’en espérait plus vraiment, Kanye West réinvente le gospel, les Last Shadow Puppets retrouvent la recette du classique instantané et, faute de clips disponibles pour les meilleurs titres des très bonnes galettes de Beyoncé et de Radiohead, ces bons vieux Tindersticks se chargent, à leur manière, de marier les deux genres, la dépression noire et l’envie de repeupler la planète là, tout de suite. On se croirait presque en 1999, comme disait Prince.
Ivlo Dark
- David Bowie – ★
- Savages – Adore Life
- And Also The Trees – Born Into The Waves
- Minor Victories – S/T
- Sophia – As We Make Our Way (Unknown Harbours)
- Massive Attack – Ritual Spirit / EP
Parce qu’il y a des étoiles qui ne meurent jamais, des étoiles qui résonnent dans l’univers comme le chant du cygne. On dit de celui-ci qu’il en ressort une mélodie des plus merveilleuses. Parce que l’on dit le rock mort alors que le souffle de sa flamme nous interpelle encore, un appel à la vie en ces temps tourmentés ! Il y a des heureuses résurgences, des alchimies qui détonnent pour un premier semestre sombre et intense qui ne demande qu’une suite de millésime aussi relevée.
lloyd_cf
- Mitski – Your Best American Girl (Puberty 2 LP)
- Mermaidens – Undergrowth (Undergrowth LP)
- The Shitz – How Long (Belgica o/st)
- Brodka – Santa Muerte (Clashes LP)
- Claudia Kane – Einstein (3 EP)
- Miserable – Stay Cold (Uncontrollable LP)
Ayant laissé le soin aux autres chroniqueurs d’essuyer les plâtres, j’ai pu me consacrer non pas aux grands noms que j’aurais mis, qu’on retrouve déjà cités pour la majorité chez les trois collègues qui me précèdent, mais sur des artistes qui se sont bien incrustés dans ma tête et mon paysage musical, et dont on n’a pas assez parlé.
On partira ainsi avec la pop engagée mais tordue de ma chouchoute Mitski qui nous délivre une sublime chanson d’amour impossible sur fond de clip désabusé sur la situation des minorités aux USA, pour enchaîner sur le rock à guitares légèrement inquiétant des sorcières néo-zélandaises Mermaidens. On saluera ensuite le retour déguisé de Soulwax aux affaires rock avec leurs alter-ego The Shitz, faux-vrai groupe belge créé pour la B.O. de Belgica. Nous attend ensuite la pop sombre, hantée et sophistiquée de la plus grosse surprise de l’année, la chanteuse polonaise – ex-gagnante de l’émission de téléréalité Pop Idol et triple disque de platine chez elle – Brodka qui a prouvé que, quand on veut, on peut combiner succès et qualité (personnellement je doute fort de la possibilité d’un scénario pareil dans notre beau pays…). Puis on poursuivra avec la trip-hop, beaucoup plus subtile qu’elle en a l’air, de la britannique Claudia Kane pour enfin conclure sur un de mes plus gros coups de cœur de l’année pour l’instant, la descente aux enfers mélancolique et douloureuse de Miserable.
David Jégou
- Money – Suicide Songs
- PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project
- Nzca Lines – Infinite Summer
- The Magnetic North – Propsect Of Skelmersdale
- Cate Le Bon – Crab Day
Le premier semestre 2016 est avant tout synonyme de l’excellence d’albums sortis par des artistes du nord de l’Angleterre. “Suicide Song”, deuxième album des Mancuniens de Money en est le parfait exemple. Dépouillé, bancal et poignant ce disque révèle une sensibilité à fleur de peau qui fait mouche. C’est cette sensibilité et cette attention toute particulière portée à l’ambiance et à la structure de chansons qui fait des albums de Magnetic North et de Cate Le Bon des classiques instantanés. Plus au sud, le PJ Harvey met par contre du temps à se dévoiler. Plusieurs semaines après sa sortie “The Hope Six Demolition Project” fait encore débat. Même si nous sommes loin de la rigidité de ses débuts qui a mis tout le monde d’accord à l’époque, PJ continue à explorer des territoires inconnus, à aller jusqu’au bout de sa vision. Quitte à perdre des auditeurs à l’arrivée. Enfin Nzca Line sera le seul album de cette sélection à faire bouger votre booty sur fond d’ambiance apocalyptique. Une prouesse.
Davcom
- Parquet Courts – Human Performance
- Car Seat Headrest – Teens Of Denial
- Steve Gunn – Eyes on the lines
- Damien Jurado – Visions Of Us On The Land
- Chris Cohen – As If Apart
Parce qu’en 2016, je n’ai en rien perdu le goût pour le rock New-Yorkais, le rock juvénile, le rock classique, la folk travaillée et la pop alambiquée.
Bucky Bleishirt
- Badbadnotgood – IV
- Suuns – Hold/Still
- M. Ward – More Rain
- PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project
- Fog – For Good
J’ai souhaité éviter les doublons – je ne vous remercie pas Davcom et Beachboy ! – et certains titres sont introuvables sur Youtube – chienne de vie – donc cette sélection ne comporte pas que des premiers choix.
Néanmoins, elle se défend la bougresse avec UN-NO extrait de l’album qui m’a le plus marqué ce premier semestre, Hold/Still de Suuns, une chanson douce I’m Listening de M. Ward, The Orange Monkey de ma chouchoute PJ Harvey, les insaisissables BBNG et Fog, cette vieille branche revenue des limbes de l’électro pop bricolée avec génie.
Jism
- Autechre – Elseq 1-5
- Imarhan – Imarhan
- Sophia – As We Make Our Way (Unknown Harbour)
- Mi And L’Au – Four Pair Of Wings
- Blut Aus Nord/Aevangelist – Codex Obscura Nomina (et la chronique à retrouver dès le 29 Août sur Addict-Culture)
Premier semestre éclectique et très bon dans de nombreux domaines (sadcore, électro, metal, world) qui verra les français parvenir à tirer leur épingle du jeu de façon remarquable (le choix étant très restrictif, je ne me suis contenté que de Blut Aus Nord ou Mi And L’Au en français. Notez que j’aurais pu y ajouter Silvain Vanot, Boyarin ou Michel Cloup). Ça nous changera de l’Euro.
Vznt
- David Bowie – ★
- Iggy Pop – Post Pop depression
- Christophe – Les vestiges du Chaos
- Emily Jane White – They moved in shadow all together
- Underworld – Barbara, Barbara, we face a shining future
Un début 2016 avec un départ définitif, un adieu sans pareil.
Le retour, aussi. De la classe, du beau, de l’intense et du vibrant. Peu de découvertes, mais que de plaisir.
French Godgiven
- Death In Vegas – Transmission
- M83 – Junk
- SAGE – s/t
- Arnaud Rebotini & Christian Zanési – Frontières
- Alain Chamfort – Versions Revisitées
- Mélanie De Biasio – Blackened Cities (EP)
A ma grande surprise, beaucoup de productions françaises, dans le pré carré des musiques électroniques qui plus est, dans ce petit bilan mi-parcours de l’année 2016, et pourtant ça part bien dans tous les sens : j’ai surtout retenu (jusqu’à en être bouleversé parfois) l’euphorie mélancolique du très risqué Junk de M83, la pop lacrymale savamment orchestrée d’Ambroise Willaume (alias SAGE), l’ambient apocalyptique lardée de fulgurances techno du duo Arnaud Rebotini/Christian Zanési, et l’épatante brochette de relectures du répertoire de l’immense Alain Chamfort, par un panel d’artistes électro plutôt très inspirés.
Citons également l’unique titre du récent EP de la chanteuse belge Mélanie De Biasio qui nous emmène, au long des vingt-cinq minutes du fascinant Blackened Cities, aux confins du jazz et du post-rock, en invoquant au passage les bleus à l’âme de Billie Holiday et la tension discrète de Mark Hollis : un must.
Mais au sommet, en qui me concerne, c’est pourtant un anglais qui trône : Richard Fearless, avec son âpre Transmission, sixième album signé sous l’identité Death In Vegas, frappe un grand coup, limite déloyal, avec son électronique hantée, suggestive et hypnotique.
Pourvu que ça dure.
Lilie Del Sol
- Ruppert Pupkin – Run
- Chevalrex – Futurisme
- O – Un torrent, la boue
- Guillaume Stankiewicz – Sans cesse et sans bruit (EP)
- PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project
- David Bowie – ★
L’année 2016 nous confirme encore et toujours que cette planète regorge de talents et que nous n’aurons pas assez d’une vie pour vous parler de tous. Quel bonheur de découvrir jour après jour et partager avec vous tous ces artistes émergents ou confirmés et leurs perles ! Ruppert Pupkin, Chevalrex, O ou encore Guillaume Stankiewicz font partie de mes coups de cœur de ce début d’année auxquels s’ajoutent les deux irremplaçables et essentiels PJ Harvey et … David Bowie avec qui cette année a tristement débutée. J’aurai pu ajouter Pauline Drand, Silvain Vanot, Shorebilly ou encore Boyarin … et tant d’autres … (j’ai toujours eu un problème avec le verbe « choisir » !).