Autant l’annoncer tout de go : rien, ou presque, n’a changé chez Deerhoof.
Les rythmes sont toujours aussi alambiqués, le chant aussi enfantin et le tout forme toujours le même bazar joyeux.
Dissipons donc tout de suite tout risque de malentendu. Ce treizième, à moins que ce ne soit le douzième, ou alors le quatorzième ( ?) album du groupe, La Isla Bonita, est un très bon disque, ce qui n’est toutefois guère étonnant de la part d’un groupe qui n’a jamais véritablement déçu depuis la sortie de leur premier album il y a environ dix-sept ans.
Foire à l’éclectisme, La Isla Bonita n’est pas avare en changements d’ambiances.
Math-Rock sautillant sur Paradise Girls, Dream-Pop sur le très beau et inhabituel Mirror Monster, approche rythmique semblable à Battles, autre groupe à batteur démentiel, période Gloss Drop sur Doom, Punk-Rock basique sur Exit Only…
L’album n’est pas en reste de morceaux plus accessibles mélodiquement, tels les très bons Big House Waltz ou Black Pitch, assez proche d’un Stereolab finalement. L’album se clôture sur Oh Bummer, qui nous rappelle que Deerhoof peut continuer le travail de Blonde Redhead après le changement de cap radical effectué après Melody Of A Certain Damaged Lemons.
Vous l’aurez donc compris, cet album est un très bon cru, malheureusement tempéré par une durée ridiculement courte, à savoir un peu moins de trente-deux minutes. C’est peu, beaucoup trop peu.
Sorti depuis le 04 novembre chez Polyvinyl.
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