[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#59799E »]L[/mks_dropcap]e Grand Prix d’Angoulême 2012, auteur de Quelques mois à l’Amélie et autres BD… souffre du vertige. « Ça a commencé par une vague sensation de tristesse, un sentiment diffus d’absence et d’abandon, je ne me suis pas méfié du tout« , écrit Jean-Claude Denis dans La terreur des hauteurs (Futuropolis). Avec ce livre très personnel et délicat, tout en nuance bleutée, il fait le grand saut et choisit d’en parler librement.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#59799E »]S[/mks_dropcap]i, dans la vraie vie, le vertige paralyse de peur celles et ceux qui en sont victimes, il peut donner des ailes à des auteurs de BD. Druillet (Lone Sloane), par exemple, souffrait de ce drôle de mal mais produisait des dessins gigantesques en noir et blanc, représentant des espaces intersidéraux. En témoigne la belle page en forme d’hommage dessinée par Jean-Claude Denis dans sa BD catharsis.
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Avec ce thème du vertige qui accompagne tout le récit, il crève l’abcès, nous révélant avoir mis huit longues années avant de pouvoir coucher ses cauchemars sur le papier.
C’est que ce mal universel est assez mal compris et peut fort bien couvrir sa victime de ridicule. Alors il faut faire bonne figure, cacher cette terreur qui ne vous lâche pas, qui hante vos loisirs, pourrit vos journées et mine votre vie, il faut trouver des subterfuges, imaginer des stratégies d’évitement.
Sur le chemin des douaniers que l’auteur emprunte en bord de mer – et qui constitue le fil rouge de la bande dessinée – les passages escarpés et les escaliers épousant la forme des rochers vont faire monter le sentiment de vertige et faire affleurer les souvenirs.
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Jean-Claude Denis révèle ainsi quelques anecdotes, vécues lors de ses déplacements dans des festivals, partage avec nous des scènes familiales, des moments peu glorieux de sa jeunesse…
Autant de failles et de lacets qui le conduisent sur une pente de vie sinueuse et nous plongent dans un univers narratif inspiré, à quelques mètres du vide. Une prise de recul salutaire en même temps qu’un livre sur l’amitié, les amours, les emmerdes… Une belle tranche de vie quoi !