Du premier album de Django Django, les disciples de départ se remémorent les raisons étranges de son pouvoir d’attraction. Bien entendu, un titre Default obsédant à souhait et idéal pour un rock tranquille destiné à faire danser les filles (et les garçons de plage aussi) mais surtout une pop vitaminée qui navigue entre loufoquerie vintage et cheminement psychédélique.
Retour trois ans après. La recette est la même. Accrocheuse, subtile et pour autant la folie douce toujours en avant mais qui vient s’arrondir de compositions plus travaillées. Django Django a peaufiné son écriture pour une structuration plus conventionnelle. Les arrangements et le mixage sont plus réfléchis sans pour autant annihiler cette fraîcheur d’esprit initiale qui faisait le charme des écoutes antérieures. Si forcément l’effet surprise n’est plus de la partie, il y a là encore de la matière à se trémousser avec éventuellement un verre de mojito à la main ou autre petit plaisir du même acabit. C’est frais et ça se boit sans aucune bouderie.
Balancé en guise de première sensation, First Light est l’énorme rayon qui irradie déjà votre été alors même que vos valises sont loin d’être bouclées. Chœurs à l’unisson caressés par des vibrations cosmiques. Un titre que je me dois quotidiennement de passer en boucle, mon jeune padawan refusant de prendre le chemin de l’école avant toute lecture tapageuse. Titre forcément rangé prématurément au rayon des incontournables tubes de l’année.
First light, the fields are ablaze
Cut through the maze, light it up quicker
Each day, never the same
Never again, get in the picture
Born Under Saturn, album jamais dépourvu d’une exposition laissant l’imaginatif auditeur dans ses délires et interprétations les plus dadaïstes.
Morceaux souvent décalés qui précèdent des climats plus élaborés gonflés de synthétismes farouches. Le tout formant une étrange composition pouvant laisser parfois un sentiment d’inachevé. En réalité, l’alternance de style n’est que le reflet d’une évidente liberté de ton.
Django Django réinvente la douche écossaise, souriante sans être dépourvue d’une dérision qui contamine un ensemble bigarré.
Il est plaisant de voir que ces garçons ne se prennent pas au sérieux. Pour avoir eu la chance de les voir sur scène en 2012, ce sentiment transpire de leurs prestations hautes en couleur.
L’épicentre de l’album se permet de tamiser le climat par un très maîtrisé Beginning To Fade qui laisse entrevoir une écriture plus apaisée non dépourvue pour autant de brillance.
Un groupe qui travaille sans pression et au final ça s’entend. Pas ici de calculs savants. Les britanniques avancent et leur ouverture d’esprit emmène ce deuxième ouvrage aux portes de ce que l’éclectisme peut offrir de mieux : Des fabrications captivantes.
Nous sommes loin des ombres savoureuses de la nuit, Born Under Saturn s’écoute en plein jour. La fenêtre grande ouverte histoire d’en faire profiter le voisinage. Et lorsque sera venu le temps de descendre vers la plage, c’est avec le sourire aux lèvres que tu chuchoteras cette petite mélodie que ton fils ne cesse de te réclamer chaque matin.
Album disponible chez votre vendeur de crème solaire.
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