[dropcap]I[/dropcap]l y a en France une certaine fascination de toute une frange de musiciens pour le Noise Rock, cette musique bruitiste qui sort des tripes sans en oublier le cerveau reptilien. Bien entendu, les fruits avaient été semés très tôt outre-atlantique et tout ce petit monde ne serait rien grand chose si Lou Reed, qui sortait pourtant d’une période plutôt faste concernant le succès d’estime et commercial (Doo do doo do doo…Etc), n’avait sorti Metal Machine Music, pour lequel il eut les pires emmerdes et au sujet duquel il déclara : « quiconque est capable d’écouter ce disque jusqu’à la quatrième plage est encore plus malade que moi ». Fort heureusement, beaucoup d’eau, de sueur et de bières IPA ont coulé sous les ponts et nous ne sommes plus obligés, ni vous et certainement pas moi, de s’infliger ça. Mais revenons en donc à nos moutons, et donc à Echoplain et à son premier album : Polaroid Malibu.
L’époque que nous vivons est lourde. Pandémie, populisme, polarités extrêmes, terrorisme et conflits armés aux quatre coins de la planète et pourtant si proche de nous. Un champ de ruine d’où ne peut qu’émerger, si pas une révolte, au moins un cri salutaire. En ce sens, la musique d’Echoplain fait office d’exutoire. En l’espace des deux premiers titres d’ouverture, tout est dit. Avec All Eyes On Me et Hole Dare Neck, rage et frustration vous explosent en plein visage. L’entrée en matière est parfaite, et si on pouvait craindre que ça éclipse tout le reste, il n’en est rien. Les doutes sont très vite dissipés. L’album déroule tambour battant avec une concision stylistique proche de la perfection. Pas le temps pour les égarements. Ceci est notre cri du cœur, encaissez-le ! C’est en tout cas ce que semblent dire le trio composé d’ex Sons Of Frida et de La Diagonale Du Fou.
Le danger de ce type d’album, c’est de se retrouver devant un bloc monolithique sans aucune nuance. Pas de ça ici. Si l’ambiance reste sombre de bout en bout, les rythmes progressent et le tempo s’adapte à la tonalité, tantôt rapide, parfois plus lent et plus lourd. Le groupe évite donc l’écueil du mécanisme automatique.
Un petit mot sur la pochette, superbe. L’artwork (ainsi que le clip vidéo de Beyoncé) a été réalisé par Benjamin Vergès, guitariste au sein de La Diagonale du Fou notamment, qui a donc créé la calligraphie et s’est occupé de la conception de la pochette. Le dessin est de Sasha Andrès, connu comme étant le chanteur de Heliogabale. Une réussite.
Polaroid Malibu, le titre de cet album, est assez éloigné de ce qu’on imaginerait être une carte postale ensoleillée avec sa jet set et son strass inhérent. A moins qu’il ne s’agisse d’une histoire d’alcool et de cocktail ? Allez savoir…
Assurément du bon boulot.
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Polaroid Malibu par Echoplain
Sortie le 15 janvier 2021 chez Araki Records, Pied de Biche, Zéro égal petit intérieur, Atypeek Music
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Image bandeau : Dessin Sasha Andres / Artwork Benjamin Vergès