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Littérature Etrangère

« Écoute la ville tomber » de Kate Tempest, chronique d’un livre monde

Nicolas Houguet
Par Nicolas Houguet
Publié le 19 février 2018
7 min de lecture
Kate Tempest

[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#1982a8″]C[/mks_dropcap]omment vous parler d’un livre qui contient un univers ?

Évoquer Kate Tempest, c’est évoquer un phénomène. L’incendie sous les cendres que l’on croyait refroidies, la flamme de Patti Smith et le souffle de Bob Dylan. Voyez-la réciter ses poèmes dans des raps homériques. Laissez-vous emporter par son souffle et par son génie, ce verbe qui s’incarne dans cette jeune femme de 32 ans. Ce prodige. Je ne la connaissais pas, j’ai ouvert son livre et ce fut le coup de foudre.

Cela commence par un prologue et une cavale. Des jeunes dans une voiture, avec de la drogue probablement volée. Harry, Becky, Pete et Leon. On les retrouve ensuite en flashback, perdus dans ces soirées où l’on désespère de se faire repérer, ces foires aux egos où personne ne se rencontre, où aucun regard ne se croise et où on tente de perdre sa  solitude dans les lignes de coke. Mais ils se trouvent, ces esseulés orphelins d’idéaux.

Ce livre, c’est un lendemain de désenchantement. C’est le désœuvrement d’une génération qui a intégré toutes les voies de garages et qui ne nourrit plus beaucoup d’espoir, sans conviction, dealant sans états d’âme et sans enthousiasme, tentant de mener une carrière de danseuse en tournant dans des clips glauques, faisant des massages érotiques juste pour assumer sa subsistance. Plus vraiment de bien ou de mal. Juste la ville qui engloutit les rêves, les élans, les combats, les amours, les destins.

Londres. C’est le véritable personnage principal de ce roman-monde. Cette façon de convier sans cesse la cité dans sa multitude, dans sa mythologie, dans les temporalités qu’elle contient et qui se confondent, qui conduisent au présent des personnages. C’est vertigineux. Car à chaque fois qu’on en rencontre un, il semble contenir les regrets, les victoires et les échecs de tous ceux qui l’ont précédé. On peut être la fille d’un activiste glorieux brisé par une machination. Kate raconte les vies dont on est issu. Tous les passés et toutes les circonstances dont on provient. C’est impressionnant. Et d’une ambition qui pourrait rappeler John Dos Passos (dans la structure chorale et les histoires enchevêtrées). On ressent un temps qui est plus grand que nous. Les origines et les tourments d’avant nos naissances, tout ce à quoi nos parents ont renoncé (cette mère qui a abandonné sa brillante carrière de photographe). On ressent les épopées en chacun que l’on ne sait pas toujours percevoir dans la tyrannie de nos immédiatetés (comme cette vie touchante d’un opticien qui s’est fait tout seul en partant de rien).

C’est grandiose comme une fresque classique. On ne s’attend pas à trouver en ouvrant ce roman pareil foisonnement de cathédrale et pareille multitude. Un Londres qu’on a rarement ressenti aussi fort depuis Dickens ou le From Hell de Alan Moore. Parfois on a peur de s’y perdre tant ça prend de liberté, tant ça prend d’ampleur, tant cela contient. Mais la poétesse a du coffre et contient des multitudes. Elle a un art du dialogue qui vous fait presque entendre les voix de ses héros. Elle se livre à des intermèdes qui sont des romans à eux tous seuls, des apartés qui ne perdent jamais de vue la cohérence et l’intégrité de son récit.

Rarement on a eu le sentiment d’approcher de si près toute l’âme d’une époque. Dans sa vérité, dans ses nuances et dans son désarroi, loin des outrances que l’on nous fait passer pour de l’information. Car Kate Tempest n’a pas écrit un roman conceptuel mais un roman profondément humain et humaniste, riche de tous ses visages. Il est rare de connaitre intimement une foule, d’en détailler les individualités, de ne pas se perdre dans la simplification d’un grand plan général. Il est rare d’entendre une parole assez puissante pour suggérer l’éternité, le cours des vies qui passent et apportent chacune leur contribution et leur trace au monde. Il n’y a guère que Don DeLillo qui ait pu tutoyer ces sommets…

On commence dans les lumières artificielles de Bret Easton Ellis, certes. Mais il n’est pas rare ensuite qu’elle prenne l’ampleur d’un grand conteur classique. Dans sa manière incroyable de suggérer des biographies entières. On est saisi parfois par l’irruption d’un nouveau personnage. On se demande si on va l’aimer, si on va accrocher, s’il n’est pas de trop. Et à chaque fois, on se rend à la justesse et à la générosité de la conteuse.

Et puis il y a ces fulgurances. Ces images comme saisies en rafales à la fenêtre d’une voiture qui vous saisissent dès les premières pages. Cette force poétique qui vous injecte des destins en quelques mots qui claquent comme des coups de feu. Ensuite elle s’assagit, et le récit suit son cours. Pour autant, tout au long de la lecture, on n’oublie jamais cette intensité de volcan, ces figures et ces regards qui s’inscrivent en vous, cette ville dont elle a su rendre la pulsation comme personne avant elle.

J’oubliais de préciser qu’il s’agit de son premier roman. Et qu’il est admirablement traduit en français par Madeleine Nasalik.

Kate Tempest est fabuleuse. Une héroïne et une artiste dont on se dit qu’on a de la chance de vivre à la même époque qu’elle. Découvrez-la d’urgence. Elle est immense.

Ecoute la ville tomber de Kate Tempest

paru aux éditions Rivages , traduction Madeleine Nasalik
EtiquettesEcoute la ville tomberéditions Rivageskate tempestlittérature
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