[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]résenté comme un roman, En Compagnie des Hommes a tout d’un témoignage. Tout ou presque, et heureusement l’auteur a l’excellente idée de faire parler le Baobab, arbre premier, arbre éternel, arbre symbole ainsi que les chauves-souris du pays.
Entre ces chapitres très beaux et poétiques, même si marqués par la tragédie, nous lisons le virus Ebola au plus près. Les douleurs infernales, la peur, la mort si proche. Docteurs, infirmières, creuseurs de tombes, villageois, tous parlent et décrivent. Une malade, une survivante qui ne comprend pas pourquoi elle vit encore et qui, pourtant, doit continuer avec cela en tête.
Véronique Tadjo offre un roman extrêmement difficile à supporter à de nombreux moments, tant elle plonge dans la réalité d’un virus mortel et vivace. D’ailleurs, elle ne se prive pas de faire parler le virus lui-même dans un chapitre effrayant et pourtant salvateur :
Il faut que les hommes le sachent: ils ne sont pas bons et n’ont jamais été bons.
ou encore :
Pour dire la vérité, je ne crains qu’une chose : voir les hommes aller contre leur nature néfaste et s’entre-aider. (….)
J’ai compris que leur puissance se manifestait quand ils étaient unis.
Nous ressortons de cette courte lecture harassés, mais également fascinés par une écriture très ambitieuse et très belle malgré un sujet difficile.
En Compagnie des Hommes de Véronique Tadjo
Éditions Don Quichotte, août 2017.