[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]orsque j’ai découvert Fracas, c’était par l’intermédiaire de Benoît Toqué, poète dont je suis le travail avec grand intérêt. J’ai tout de suite eu une grande attirance pour cette revue en ligne qui propose un espace littéraire hispanophone et francophone. L’ambition est de faire découvrir autant le travail d’écrivain-e.s que de traductrices et traducteurs. La littérature est un vaste monde mais on ne voit que la partie émergée de l’iceberg, souvent anglophone. Ainsi Fracas propose de montrer la partie hispanophone et francophone. Ce lien fait entre les deux langues permet de se rendre compte de la grande diversité de ces littératures.
Benoît Toqué, Bérangère Pétrault et Diego Alejandro Martinez sont derrière les manettes de cette revue. L’entretien que j’ai réalisé démontre l’incroyable passion et l’enthousiasme époustouflant qui les habitent. Merci à ces trois personnes de nous montrer ici tous les mécanismes de Fracas et de nous donner envie de lire et de découvrir bien plus de littératures.
Adrien Meignan : Comment vous est venue l’idée de créer une revue en ligne franco-hispanophone ?
Diego Alejandro Martínez : Pour parler des origines de Fracas, il faudrait mentionner auparavant la première revue à laquelle nous avons travaillé pendant près de deux ans : je fais référence à Pain au chocolat, une revue en ligne de littérature contemporaine francophone traduite en espagnol. Je veux dire par là que Fracas est d’une certaine façon la continuation de celle-ci. Avant que nous lancions la première revue, j’avais commencé à traduire petit à petit les textes d’anciennes camarades du master de création littéraire de l’université Paris 8 – une formation par laquelle Bérangère, Benoît et moi sommes tous les trois passés – et à les publier dans des revues en ligne hispanophones. Mais rien de plus.
Puis il y a eu cette proposition plutôt inattendue de la part de l’éditeur et directeur de publication de Vozed, Humberto Bedolla, de publier sur sa plateforme une revue de littérature francophone, et Pain au chocolat est née comme ça. Tout a été très vite, un vrai brainstorming a suivi cette proposition initiale, par le biais de Whatsapp, avec de nombreuses notes vocales, longues et anarchiques, qui ont donné naissance au premier numéro : ¿Qué está pasando en Francia? [Que se passe-t-il en France ?]. Je pense que ce titre parle de lui-même : contrairement à ce qu’il se passe avec la littérature anglo-saxonne, qui compte un grand nombre de lecteur·ices et de traducteur·ices hispanophones, le fait est que, en Espagne aussi bien qu’en Amérique latine, on avait – et on a toujours – affaire à une grande méconnaissance de tout ce qui pouvait s’écrire en France, exception faite évidemment de quelques romancier·es plus ou moins établi·es.
Mais que s’est-il passé/que se passe-t-il, par exemple, pour la narration brève contemporaine en langue française ? J’avais lu l’anthologie en espagnol traitant du nouveau courant français en matière de nouvelles, établie par Eduardo Berti aux éditions Páginas de espuma. Toutefois, bien que cette anthologie, pour les raisons que j’ai mentionnées plus haut, me semble être un objet unique et précieux, nous ne nous sommes pas vraiment identifié·es, à vrai dire, avec le catalogue, entre autres choses parce qu’une grande partie des auteur·ices étaient né·es au cours de la première moitié du XXème siècle. Notre objectif était alors de traduire et publier de la narration brève et de la poésie contemporaine de langue française qui, sans ça, ne seraient probablement jamais parvenues aux lecteur·ices hispanophones, du moins pas dans l’immédiat.
Puis de Pain au chocolat, vous en êtes venu·es à créer Fracas. Comment cela s’est-il fait, et qu’est-ce qui a changé avec cette nouvelle revue ?
Diego Alejandro Martínez : Bien que nous ayons beaucoup appris en travaillant aux trois numéros de Pain au chocolat sur Vozed, et que nous soyons parvenu·es, surtout, à fédérer un groupe de traductrices, traducteurs, collaboratrices et collaborateurs d’une valeur inestimable, il faut dire que le fonctionnement de Vozed nous limitait énormément, a fortiori dans la mesure où il s’agit d’une plateforme à la destination de lecteurs et lectrices exclusivement hispanophones. Pain au chocolat ne fonctionnait donc que dans un sens. Or, nous avions le désir de créer une revue bilingue, d’établir un aller-retour, un pont, véritablement, entre les deux cultures. Ce n’était pas suffisant, pour nous, de traduire et publier des auteurs et autrices de langue française : nous voulions faire la même chose avec leurs homologues hispanophones.
Nous voulions aussi mettre en place une véritable plateforme de traduction littéraire français-espagnol, qui puisse servir de vitrine, de tremplin à des traducteurs et traductrices venu·es du monde entier. Nous n’avons malheureusement pas réussi à trouver un accord avec Vozed pour mettre en place ce projet, et c’est ainsi que nous avons décidé de lancer Fracas. Nous avions réuni une équipe de traductrices et traducteurs assez importante, et nous pouvions compter sur les deux années de travail et d’expérience acquise avec la revue précédente. Mais il nous manquait davantage d’éditeurs et éditrices, de traducteurs et traductrices, une équipe plus conséquente en somme.
Nous avons eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes qui croyaient en ce projet, qui ont travaillé dur pour que ce dernier voie le jour. Je pense à des personnes telles que Celeste Colamarino, programmatrice et designeuse graphique, qui a été et demeure une pièce maîtresse de Fracas, bien que ce soit peut-être un aspect moins visible de l’ensemble. Je pense aussi à Damian Martelo, à Laurent Bouisset, à Camilo Bogoya, à Sebastián García Barrera, à Diego Acuña Marchant, aux lecteurs et lectrices que nous avons pu rassembler dans notre tout premier comité de lecture, et qui ont réalisé un travail de sélection des textes considérable.
Comment expliquez-vous la grande diversité littéraire de la revue Fracas ? Les choix des textes sont-ils libres ou menés par le désir d’une représentation fidèle des littératures hispanophone et francophone ?
Benoît Toqué : Il y a plusieurs raisons à cette diversité. Comme le rappelait Diego, à l’époque où nous faisions Pain au chocolat, les textes que nous publiions étaient exclusivement francophones, bien que nous n’en publiions alors que les traductions faites en espagnol. J’étais celui qui allait les chercher, et Diego et moi faisions ensemble la sélection finale. De par mes goûts et intérêts, mon premier réflexe était d’amener plutôt des auteurs et autrices venant de la poésie et ayant de fait, même lorsqu’il s’agissait de récit, une écriture marquée par cela. Diego étant de son côté plutôt intéressé par la narration, il était toutefois nécessaire, afin de s’y retrouver tous les deux – Bérangère a rejoint le comité éditorial plus tard, au moment de la création de Fracas –, de contrebalancer avec des formes différentes, de facture peut-être un peu plus classique.
C’était donc au départ une sorte de compromis, mais puisque ce qui en découlait nous plaisait, c’est rapidement devenu un choix esthétique, qui s’est prolongé avec la revue Fracas. Nous ne visons aucunement à tendre un miroir fidèle de ce que seraient, pourraient être les littératures de langues espagnole et française. Cette démarche serait de toute façon, à mon sens, parfaitement vaine : il y a des littératures hispanophones, comme il y a des littératures francophones, et la représentation que nous en donnons ne peut être que partielle et partiale. Par contre, nous souhaitons être plutôt généralistes, ou pour le dire autrement, « pluralistes ». Bref, donner à lire, à voir et entendre (puisque nous publions également des vidéos) des productions rendant compte d’une diversité de formes et de sensibilités. C’est une volonté qui nous habite depuis le départ.
Mais par ailleurs, avec Fracas, nous avons considérablement augmenté le nombre d’éditrices, éditeurs, lectrices et lecteurs prenant part au projet. Je pense notamment à Irène Gayraud, à Tagirem Gallego García, à Varenka Bello et à Inés Alonso Alonso qui font un travail d’édition formidable. Chacune et chacun proposent des textes et vidéos à la publication, et il s’en suit assez logiquement que notre désir initial de pluralité se trouve largement satisfait par la multiplicité et la variété des propositions que nous recevons. En outre, publier des textes venant de deux sphères linguistiques accentue bien évidemment ce trait. La diversité littéraire de Fracas est le reflet de tout cela. Jusqu’au quatrième numéro de la revue, l’ensemble du comité éditorial s’est chargé de la sélection des textes francophones, et Diego de celle des textes hispanophones.
Aujourd’hui, ce sont Bérangère et moi côté francophone et toujours Diego côté hispanophone qui tranchons quant au choix de ce que nous publions, et bien sûr nos subjectivités respectives entrent en ligne de compte dans la sélection des textes, mais nous tâchons de garder cette dynamique d’ouverture et sommes ravi·es de recevoir des propositions très différentes les unes des autres. Découvrir des écrivain·es grâce au comité de lecture de la revue nous est ainsi très précieux.
Pouvez-vous nous parler de ce comité de lecture ? Comment a-t-il été constitué et quel est son rôle ?
Benoît Toqué : Il s’est constitué petit à petit et évolue au fil du temps. L’idée est de s’entourer de personnes qui puissent proposer de nouveaux textes à la revue, par exemple d’auteurs et autrices venu·es de domaines littéraires ou aires géographiques que nous trois connaissons moins bien. Les membres du comité de lecture sont les intermédiaires entre ces écrivain·es et Fracas, elles et ils font office de passeurs et passeuses. Diego Vecchio, écrivain et traducteur argentin résidant à Paris depuis près de trente ans, également professeur à l’université Paris 8, nous est d’une aide précieuse pour ce qui concerne la littérature contemporaine argentine. Jonatan Reyes, auteur portoricain – dont quatre poèmes ont été publiés dans notre numéro en cours, traduits par Bérangère – et directeur de la revue de poésie Low-fi ardentía, nous apporte pour sa part beaucoup de poésie contemporaine hispanophone.
Comme Edu Barreto l’a fait avec une sélection de poètes paraguayennes, il a récemment sélectionné cinq poètes de Porto Rico dont les textes paraîtront au sein d’une même publication dans notre numéro 5. Il s’agit dans les deux cas d’aires géographiques dont on connaît peu ou mal les littératures, et nous sommes particulièrement content·es d’en donner à lire quelques morceaux choisis dans Fracas.
Côté francophone, il est vrai que les écrivain·es que nous publions sont majoritairement français·es. La sphère linguistique francophone n’est évidemment pas comparable avec l’immensité des mondes hispanophones, mais nous avons à cœur de nous améliorer sur ce point. Pour y remédier, nous avons notamment demandé à Marion Sénat de nous faire profiter de ses connaissances et goûts en matière de littérature québécoise contemporaine, et Fabienne Radi nous a permis d’entrer en contact avec plusieurs auteur·ices suisses que nous souhaitions publier. La littérature francophone que nous publions reste néanmoins jusqu’ici très occidentale. Ce n’est en rien une volonté de notre part, plutôt le résultat de nos méconnaissances respectives. Nous espérons, à terme, parvenir à élargir l’espace francophone représenté dans Fracas.
Entièrement dédiée à la traduction de textes littéraires franco- et hispanophones, la revue Fracas semble être aussi formellement pensée pour que, en un clic, on puisse basculer d’une version à l’autre, du texte original à sa traduction. Pourriez-vous nous en parler ?
Bérangère Pétrault : Je pense que d’une certaine façon, et peut-être paradoxalement, on tend à « gommer » – grâce à l’outil numérique, un peu comme ces écouteurs-logiciels qui pourraient traduire en direct, au creux de l’oreille, ce que l’on entend dans une langue que l’on ne maîtrise pas – l’effort de traduction, le travail que celle-ci représente, et la « barrière de la langue ». C’est sans doute toujours la vocation de la traduction que de permettre – voire d’offrir, dans le cas d’objets culturels, artistiques – l’accès à un contenu linguistique duquel certain·es récepteurs et réceptrices sont a priori exclu·es ; c’est en tout cas la vocation d’une revue littéraire qui commande et génère des traductions de textes. C’est, en fait, affirmer : nous avons choisi et aimé ces textes, vidéos…, enfin, ce contenu littéraire, nous voulons le partager et le faire peut-être découvrir à des lecteurs et lectrices qui maîtrisent la langue dans laquelle ce contenu a été pensé et écrit, mais aussi le rendre accessible, disponible, à celles et ceux à qui ce ne serait pas parvenu, ou pas immédiatement. C’est ce que Diego expliquait plus haut en relatant le passage de Pain au chocolat à Fracas.
La différence réside dans le immédiatement – littéralement – : « qui ne comporte pas d’intermédiaire, ou d’intervalle dans l’espace ou dans le temps » et aussi « qui se produit dans l’instant même, ou doit se produire sans délai ». Par une simple pression du doigt sur la souris ou le pad, c’est une autre langue. Ça existe évidemment déjà beaucoup avec la traduction automatique Google, avec les résultats plus ou moins heureux que l’on sait ; avec la traduction littéraire immédiatement disponible, je crois qu’il s’agit de pouvoir lire dans l’instant même un texte écrit à l’autre bout du monde dans une autre langue, et dans le même temps, gommer cette distance – « intervalle dans l’espace » – , et faire disparaître, ou en tout cas rendre imperceptibles, tous les intermédiaires nécessaires à cette lecture.
L’autre intérêt de cette immédiateté artificielle rendue possible par le numérique réside en ce qu’une partie des textes que nous publions ne sont pas encore parus au sein de livres dans leur langue originale. Il peut s’agir de textes autonomes, d’extraits, de « brouillons » d’œuvres en cours d’écriture, ou bien déjà achevées mais non encore publiées. Il y a bien sûr, parmi ce que nous traduisons, des extraits de livres déjà parus (dans ce cas, s’ils sont parus dans leur langue originale, ils sont généralement non-traduits. Le texte de Daniel Guebel dont nous parlons plus bas fait figure d’exception).
Mais lorsque l’on reçoit, plusieurs mois en amont, un texte dont on sait qu’il sera publié plus tard au sein d’un livre – qu’on en a, pour ainsi dire, la primeur – et, encore mieux, quand ce texte paraît dans Fracas avant que paraisse l’ensemble auquel il appartient, que les lecteurs et lectrices aussi bien francophones qu’hispanophones bénéficient dès lors d’une sorte d’avant-première internationale, c’est assez jouissif, c’est presque prendre le processus habituel de traduction à contre-pied : on attend d’ordinaire un certain temps avant qu’une œuvre étrangère nous soit rendue accessible et nous parvienne (l’inversion du processus est aussi matérialisée par le choix de toujours publier d’abord, sur notre page Facebook, le lien vers le texte dans sa version traduite, puis quelques temps après, dans sa version originale).
Là, c’est immédiat, comme si la langue-source ne comptait pas, qu’il n’y avait même pas, le temps de ce ‘clic’, de « langue première » ni de traducteur ou traductrice (celui ou celle-ci demeure évidemment crédité·e), ni d’heures et d’heures de travail et relectures, ni des dizaines de mails échangés ; et cependant, c’est évidemment cette étrangèreté de la langue, de la culture à laquelle elle appartient et à laquelle elle participe, qui la rend intéressante et porteuse d’un ou d’imaginaire(s) nouveau(x), à la fois tout à fait autre(s) et tout à fait « à la portée de ».
Comment a été pensé le nouveau numéro qui paraît en ce moment ? Quelles sont les nouveautés et les ambitions de ce quatrième numéro ?
Bérangère Pétrault : Ce quatrième numéro s’est ouvert sur un texte de Diego Vecchio. Benoît a déjà mentionné plus haut que sa collaboration nous était extrêmement précieuse, et il se trouve qu’il occupe une place particulière dans le présent numéro : après que son texte « Atlas de costumbres salvajes de Norteamérica » (Atlas de coutumes sauvages d’Amérique du Nord, traduit en français par Stéphanie Decante) en a inauguré les publications, nous avons publié un extrait du roman L’Homme traqué de l’écrivain Daniel Guebel (El Perseguido, éd. El Desvelo, 2001 ; traduction aux éditions de L’Arbre vengeur, 2015). C’était « la première traduction française d’un écrivain majeur de la littérature argentine contemporaine », comme l’a écrit notre ami et collaborateur, le traducteur et écrivain Guillaume Contré (Le Matricule des anges, novembre 2015)…
Or, ce roman a été traduit par Robert et Denis Amutio, figures éminentes de la traduction littéraire hispano-francophone dont nous avons été extrêmement fièr·es de pouvoir partager le travail dans Fracas ; le hasard a voulu que Denis Amutio soit aussi le traducteur du recueil de nouvelles Microbes (Microbios, collection « Ficciones » chez Beatriz Viterbo Editora, 2006 ; traduction aux éditions L’Arbre vengeur, 2010.)… écrit par Diego Vecchio. Il existe donc des communications internes, des liens humains, littéraires, intellectuels entre différents auteurs et autrices, traducteurs et traductrices, œuvres, et ces liens préexistent à la sélection, traduction et publication des textes dans Fracas à la manière d’une série d’heureux hasards.
Enfin, au cours de cette quatrième série de publication, la revue a accueilli le premier numéro du supplément littéraire Viceversa, dirigé par Diego Vecchio ; ce nouveau projet est le fruit de la collaboration entre étudiant·es des masters de création littéraire de l’UNTREF (Buenos Aires) et de Paris 8 (Saint-Denis), qui se sont traduit·es mutuellement. Outre la présence de figures littéraires particulièrement connues en Amérique latine, tels Daniel Guebel, Carolina Sanín, ou même un nouvelliste de longue date tel que Miguel Ángel Muñoz, nous avons aussi sélectionné pour ce numéro beaucoup de textes (côté francophone principalement) de jeunes artistes, auteurs et autrices : cinq poèmes issus du livre Ne faites pas honte à votre siècle (éditions Poètes de brousse, 2017) de la poète québécoise Daria Colonna, par exemple, mais aussi le texte d’une étudiante actuelle du master de création littéraire de Paris 8, Stéphanie Vovor, ou encore deux poèmes de l’écrivain lyonnais Sammy Sapin. Nouveauté notable, un texte de Christopher Gellert, artiste, poète et chercheur états-unien installé à Paris a été publié : il s’agit du tout premier texte écrit (en français, le cas échéant) par un écrivain qui ne soit originaire ni de la sphère francophone, ni de la sphère hispanophone.
Nous poursuivons également l’exploration de la traduction littéraire du médium vidéo avec le clip du morceau Cerveau (piste 4 de l’album Cavernes, Étoile Distante Records, 2018. Le clip de Cerveau est réalisé par Dominique Gonzalez-Foerster) de l’artiste Perez, avec la vidéo du performeur Lucas Sibiril, celle du plasticien et réalisateur Benoit Baudinat (Radio Plancton) – également tous trois à peine trentenaires – et celle du comédien et écrivain Didier Delahais. Cette dernière a été choisie par les éditrices audiovisuelles de la revue, Varenka et Inés, parmi les vidéos produites par l’association culturelle nantaise Appelle-moi poésie, qui avait d’ailleurs réalisé une vidéo d’Antoine Mouton lisant Mon corps est un bâton. Nous avions publié ce texte au sein d’un précédent numéro de Fracas ; la revue implique donc un certain nombre de collaborations, en plus de celle liant les membres de l’équipe. Qu’elles soient préexistantes ou non, ponctuelles ou amenées à être plus durables, dues au hasard – à un heureux hasard – ou bien sollicitées, je crois qu’elles participent toutes à enrichir notre travail et nos propositions.
Pour finir, peut-on imaginer de multiples évolutions pour Fracas : l’apparition d’une autre langue ou encore une parution papier ?
Bérangère Pétrault : Nous n’avons à priori pas vocation à nous tourner vers une nouvelle langue. Cependant, nous aimerions effectivement, à (court, moyen ?) terme, qu’une version papier de Fracas voit le jour, et nous y travaillons. Nous étudions également l’idée d’un événement au cours duquel auraient lieu des lectures publiques, mais à ce jour, il nous faut encore en penser les modalités techniques – on a beau faire mine d’abolir les barrières de la langue, la distance, les fuseaux horaires, la transmission simultanée ne rendent pas forcément évidente la réunion de poètes et d’artistes de part et d’autre de l’Atlantique, d’un hémisphère à l’autre, dans un ici et maintenant – dans cette immédiateté dont nous parlions.
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Crédit : revue Fracas