[dropcap]D[/dropcap]euxième tournée mondiale pour la chanteuse, le Blond Ambition Tour est celle qui consacre définitivement Madonna en 1990 comme la Queen of Pop.
Un an auparavant, Madonna crée le scandale avec son clip Like A Prayer. Dans la foulée, l’artiste sulfureuse décide de composer une tournée aussi provocatrice que novatrice. Ce sera le Blond Ambition Tour. Exit le traditionnel combo orchestre/ chansons/ danses, l’artiste décide de monter une véritable comédie musicale autour de cinq tableaux, avec des hommages notamment à l’univers du Metropolis de Fritz Lang en ouverture ou Dick Tracy. L’orchestre sera hors de vue, relégué à la fosse. Madonna et ses danseurs, assistés de deux choristes, seront constamment sous les projecteurs, avec des chorégraphies qui combinent des clins d’œil à la mode, Broadway et l’art de la performance, et qui incorporent surtout des gestes sexuellement explicites comme la scène de masturbation simulée dans le numéro Like A Virgin. La madone veut faire du Blond Ambition Tour une véritable tribune contre l’Église et pour une sexualité totalement libérée. Pour les costumes, l’artiste fait appel à Jean-Paul Gaultier qui lui crée ce fameux corset aux seins pointus devenu la signature de sa tournée.
La tournée débute le 13 avril 1990 à Tokyo pour s’achever quatre mois plus tard à Nice, après 57 représentations. Elle ne se passe pas sans complication. Madonna doit abandonner les extensions de cheveux blonds qu’elle porte au début de sa tournée parce qu’elles se prennent dans son micro-casque pour adopter des boucles blondes lors de son passage en Europe. Six spectacles sont annulés en raison de problèmes de gorge, entrainant le remboursement de 125 000 billets. En Italie, les associations catholiques appellent au boycott des spectacles à Rome et finissent par en faire annuler un, Madonna et ses danseurs sont menacés d’arrestation par la police à Toronto.
Néanmoins, ce sera un véritable succès qui rapportera à l’artiste près de 63 millions de dollars et la sacrera comme une icône incontestable de la pop music. Le magazine Rolling Stone élira le Blond Ambition Tour comme la meilleure tournée de 1990, puis de l’ensemble des années 90. À noter, la sortie dans la foulée en 1991 du documentaire Truth Or Dare, reprenant la tournée et ses coulisses, un témoignage passionnant où l’on voit Madonna à la fois en déesse sexuelle libérée mais aussi très maternelle avec ses danseurs qu’elle appelait ses bébés.
Wow Holy(me), beau dessin ! Merci !