[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ée en 1933, dans l’ambiance de la Ségrégation du Sud des États-Unis, Eunice Kathleen Waymon n’est pas encore Nina Simone, nom qu’elle prendra plus tard, au début de sa carrière, en hommage à son idole, Simone Signoret. Cette petite fille de Caroline du Nord se rêve alors en première pianiste classique noire, tout en étant nourrie de l’univers du gospel familial. Malgré ses talents reconnus et le soutien financier des personnes qui croient en ses capacités, la jeune femme n’est pas reçue à l’Institut Curtis de Philadelphie en 1950 où elle espère concrétiser ses rêves.
Elle ne lâche pas pour autant le piano, donne des leçons privées et se produit dans les petits clubs pour vivre, ce qui lui assurera une notoriété naissante. Elle y développe son style personnel, un mélange de jazz, de blues et de musique classique. La désormais Nina Simone enregistre son premier album, Jazz As Played in an Exclusive Side Street Club, en 1958, où se trouve sans doute son titre le plus célèbre, My Baby Just Cares For Me, remis au goût du jour en 1987 grâce à un spot publicitaire pour un parfum de Chanel. Elle en enregistrera plus d’une quarantaine jusqu’au milieu des années 70 où elle quitte les États-Unis pour des problèmes fiscaux. Elle fuit alors entre la Barbade, le Libéria, la Hollande, la Suisse et la France où elle s’installe en 1992.
Entre temps, l’artiste, qui côtoie Bob Dylan, Martin Luther King ou Malcom X dans les années 60 et 70, milite ouvertement pour la défense des Droits Civiques, à travers ses chansons et en prenant la parole lors de nombreuses grandes réunions publiques.
https://youtu.be/vskC-WGdlLI
Je mourrai à soixante-dix ans, parce qu’après ce n’est que de la douleur, avait-elle prédit.
Nina Simone décède d’un cancer à l’âge de 70 ans le 21 avril 2003, rongée par des troubles de bipolarité et dans la solitude, dans le Sud de la France où elle résidait. Ses cendres seront éparpillées dans divers pays africains.