[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a carrière de Paul Mc Cartney connaît un petit coup de moins bien à la fin des années 70. Les deux derniers albums des Wings sont reçus avec réserve par la critique et leur leader en est lui-même assez peu satisfait. Le groupe se sépare en 1981 et il faut passer à autre chose. L’ex-chanteur du plus grand groupe du monde va renouer avec un succès public massif à l’occasion d’un duo avec un autre mastodonte des charts de l’époque et fameux hit-maker, Stevie Wonder.
Composée par Mc Cartney et figurant sur son album Tug Of War, Ebony And Ivory tire effectivement plus vers son répertoire (elle préfigure un peu No More Lonely Nights qui sortira deux ans plus tard) que vers la crossover pop-jazz-funk-soul de l’Américain. Les deux hommes l’enregistrent séparément pour cause d’incompatibilité de calendriers.
Les paroles filent sommairement la métaphore de la cohabitation pacifique des touches blanches et noires d’un piano ou d’un clavier, pour faire passer un message de paix et d’unité entre les hommes. Mid-tempo passe-partout, paroles cucul telle la pralinissime « There is good and bad in everyone », sacrée réflexion philosophique Paulo, claviers toc saupoudrés sur le morceau, prédispositions de Stevie Wonder à se vautrer dans le sirop de glucose qu’il confirmera avec brio sur le pénible I Just Called To Say I Love You en 1984 : ce truc a tout pour nous faire fuir. Pourtant, est-ce cette légère échappée soul sur le pont ? Est-ce l’affection inaltérable que l’on porte à ses deux interprètes ? Est-ce la touche harmonique Mc Cartneyesque tapie dans l’ombre ? On ne parvient pas à l’écouter sans une bonne dose d’indulgence.