[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#878280″]C[/mks_dropcap]e matin du 4 mars 1948, Antonin Artaud meurt en laissant derrière lui une œuvre considérable, turbulente jusqu’à la fin et sa mutation en Artaud le Momo (qui fut créé lors d’une représentation au théâtre du Vieux Colombier le 13 janvier 1947).
Artaud traversa la première partie du XXème siècle et marqua la littérature, voire tous les arts, avec cette recherche constante sur l’esprit et le corps. Il fut très vite mis sur le banc des surréalistes par André Breton, bien que dépassant toutes les espérances artistiques de ce mouvement.
Son grand combat contre l’institution psychiatrique en fit de lui l’archétype du poète fou, aliéné mental vociférant son charabia. Mais à y regarder de plus près, c’est-à-dire dans son œuvre, Antonin Artaud était d’une grande lucidité. Par exemple dans le Pèse-Nerf, il dit :
Il faut que l’on comprenne que toute l’intelligence n’est qu’une vaste éventualité, et que l’on peut la perdre, non pas comme l’aliéné qui est mort, mais comme un vivant qui est dans la vie et qui en sent sur lui l’attraction et le souffle (de l’intelligence, pas de la vie).