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La première rencontre avec Michael Rooker remonte au film choc Henry Portrait of a Serial Killer, dans lequel il joue le très violent tueur en série Henry Lee Lucas. Réalisé en 1986 par John McNaughton, mais sorti seulement après quatre ans de combat contre la censure qui estimait que le film était une atteinte à la morale, il a été reconnu mondialement et primé de nombreuses fois, tant pour sa réalisation sombre et brutale que pour sa distribution. Michael Rooker a fait impression à vie sous les traits de Henry.
Malgré cela, sa carrière ne décolle pas vraiment. Toujours au théâtre, jamais contacté pour le cinéma ou la télévision, prêt à sacrifier ses envies de cinéma avec les agents de Chicago qu’il quitte, une possibilité de casting lui tombe miraculeusement dans les mains : John Sayles cherche à compléter la distribution de son nouveau film Eight Men Out (Les Coulisses de l’Exploit). Michael Rooker se rend au rendez-vous, fait tout ce qu’il ne faut pas faire pour obtenir un rôle : peste, s’énerve contre la directrice de casting, gesticule…et part dépité. Mais John Sayles réussit à voir une copie de Henry Portrait of a Serial Killer, et, totalement bluffé par son jeu fin et féroce, décide de l’engager dans le rôle de Chick Gandil malgré toutes les complications que cela allait imposer.
Ce superbe film sur les White Sox, une équipe de base-ball légendaire et les accusations de fraude qu’elle a connu, a consacré d’autres noms prometteurs : Charlie Sheen, John Cusack, David Strathairn, et D.B. Sweeney.
Dès lors, Michael Rooker est vu, demandé, souvent dans des rôles d’hommes patibulaires, de flics, de militaires, dans des films indépendants et des blockbusters, balayant un peu tous les genres.
Citons Mississippi Burning, Jours de Tonnerre, Cliffhanger, Mallrats, Bone Collector… des seconds rôles la plupart du temps, mais toujours de sacrés personnages.
Il lui faudra la rencontre avec James Gunn, lui-même sorti des écuries Troma, et une grande association de malfaiteurs sur le gore et drôle Horribilis (Slither) pour qu’il reprenne le chemin de la lumière. Son interprétation déjantée et pleine d’humour d’un homme tyrannique piqué par une bestiole de l’espace et qui finit par se transformer en une ignoble « chose » très avide de viande, est un petit moment de plaisir entaché de potacherie mais si agréable. Leur entente rend évidente la présence de Michael Rooker dans les futures réalisations de Gunn (il fait un excellent Yondu dans les deux volets des Gardiens de la Galaxie, homme bleu brutal et ridicule, très doué à la sifflote mortelle).
Entre temps, en 2010, démarre la série qui voit naître le personnage tant caractérisé par Rooker qu’il devient un des visages les plus connus de The Walking Dead, celui de Merle Dixon. Frère aîné de Daryl Dixon, il incarne le pire des hommes à survivre, dealer, chasseur et motard amoral, plein de morgue et de préjugés. Encore une fois, le talent de Michael Rooker réussit l’exploit de faire aimer cet homme infect, de le rendre drôle et humain, sans jamais tomber dans la facilité.
La capacité de cet homme à créer des personnages détestables qu’on adore est sans limite.
[mks_dropcap style= »rounded » size= »24″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#2d2d2d »]Souhaitons un très happy birthday à Mr Michael Rooker, né en ce 6 avril de l’année 1955.[/mks_dropcap]