« J’avais une ferme en Afrique, au pied de la montagne Ngong. »
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#914e40″]A[/mks_dropcap]insi s’ouvre l’inoubliable Out of Africa de Sydney Pollack, à l’instar du roman autobiographique La Ferme Africaine (1937) de Karen Blixen, baronne et femme de lettres danoise, dont il s’inspire. Et sans doute ces mots résonnent-ils encore dans nombre de mémoires, tant ils ont marqué des générations de spectateurs.
Sorti sur les écrans le 26 mars 1986, servi par une distribution prestigieuse et porté par la passion d’un réalisateur, le film connaît un succès phénoménal, remportant pas moins de 7 Oscars en 1986, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Car la vie de Karen Blixen est digne des plus grands romans. Venue de son Danemark natal, Karen Blixen s’installe en Afrique avec son mari, un aristocrate volage et dépensier, en 1913. Le couple cherche alors à créer une plantation de café dans l’Afrique Orientale anglaise. Très rapidement, des conflits éclatent entre les époux sur la gestion de la plantation. Malgré de nombreuses difficultés, qui la laisseront ruinée et divorcée, elle passera les plus belles années de son existence au Kenya et y rencontrera le grand amour de sa vie.
Si le film retrace la flamboyante histoire d’amour entre Karen Blixen, interprétée par la grande Meryl Streep, et l’aventurier britannique épris de liberté Denys Finch Hatton, auquel le séduisant et talentueux Robert Redford prête ses traits, il met aussi merveilleusement en lumière la fascination de la baronne pour le Kenya et son peuple, qu’elle va découvrir et pour lesquels elle éprouvera toute sa vie durant un profond attachement.
Out of Africa est de ces films rares, qui contiennent tous les ingrédients d’un « classique ». C’est non seulement un émerveillement pour les yeux mais aussi un hymne à la nature et une réflexion sur les rapports humains et sur l’humanité. Des paysages à couper le souffle, des dialogues ciselés, de la poésie, de merveilleux acteurs, des scènes d’une rare sensualité (qui n’a pas rêvé d’être à la place de Karen/Meryl lorsque Denys/Robert lui lave les cheveux !) et la musique envoûtante de John Barry font de ce film un véritable chef d’œuvre.
Un film à voir et à revoir, pour qui aime voyager et rêver…