[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]U[/mks_dropcap]n solo de percussions intrigant… Deux coupes de champagne vides négligemment posées sur une table… Un gentleman en costume noir impeccable, parapluie sur le bras, chapeau melon sur la tête, une bouteille de champagne dans la main… Alors qu’il tente d’ouvrir la bouteille, un coup de feu retentit et fait sauter le bouchon. Le champagne coule à flots : à quelques mètres de là, une superbe brune en combinaison beige, pistolet à la main, sourit malicieusement. Le duo se rapproche de la table, se sert un verre et trinque. Et là, sur une musique aux accents jazzy, s’affiche le titre de cette série qui fit les beaux jours de la télévision en son temps : Chapeau melon et bottes de cuir, of course !
La série britannique est diffusée à partir du 4 avril 1967 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Bijou d’humour et de folie anglaise, peu de séries peuvent se targuer de mériter autant le statut d’œuvre culte que celle-ci ! Créée par Sydney Newman et Leonard White en 1961 et largement réinventée les années suivantes, la série est portée par un inoubliable duo d’acteurs : Patrick Macnee, classe, flegme et humour so British, qui joue l’agent secret John Steed, et Diana Rigg, qui incarne la belle et courageuse Emma Peel.
Notre duo de choc travaille pour les Services Secrets britanniques et se retrouve au cœur d’aventures souvent à la limite de l’absurde, mais au scénario toujours imparable. Mêlant habilement espionnage, science-fiction et action, la série a tout pour plaire : des acteurs charismatiques, des costumes signés par les plus grands couturiers, une musique envoûtante, des modèles de voiture qui en font rêver plus d’un, du charme et de l’action. Bingo!
The Avengers (1961-1969), titre original de la série, n’est diffusée en France qu’à partir de la quatrième saison, les précédentes n’ayant hélas jamais été doublées. Personnage secondaire au début, John Steed devient le héros principal de la série dès la seconde saison. Il a alors pour partenaire une anthropologue jouée par la belle Honor Blackman, inoubliable Pussy Galmore dans Goldfinger. Les partenaires féminines de Steed sont d’ailleurs bien loin des personnages de damoiselles en détresse et ont, pour la première fois dans l’histoire de la télévision, un rôle à égalité avec celui des hommes.
La quatrième saison voit apparaître le personnage d’Emma Peel, que Diana Rigg incarnera dès 1965. John Steed et Emma forment un duo de chic et de choc : l’humour typiquement britannique du premier et le charme de la seconde font le reste. Aussi belle qu’intelligente, Emma conduit une Lotus Elan, est spécialiste en jiu-jitsu, en kung-fu et autres arts martiaux. C’est une excellente scientifique, qui n’a peur de rien et manie les armes comme personne. Son style vestimentaire très particulier -que l’on doit au designer John Bates- comme sa combinaison en cuir, devient une source d’influence pour la mode des années 1960. Ses combinaisons moulantes en couleur (dans la saison 5) ont alors un réel succès et sont surnommées « Emmapeelers ». Je rêvais d’être Emma Peel, je l’avoue… Et vous ?
La cinquième saison marque le passage à la couleur et sera la dernière saison de Diana Rigg, qui retourne au théâtre shakespearien. La malicieuse et provocante Tara King, regard bleu azur et coupe à la garçonne, jouée par Linda Thorson, débarque donc dans la saison 6. Véritable agent secret, esprit brillant, son personnage ne fait pas l’unanimité. Les puristes lui reprochent son manque d’expérience flagrant et sa fantaisie excessive, qui tranchaient avec la nonchalance et la distance amusée de Madame Peel. La série se termine à la fin de cette saison en 1969, en plein succès mondial, car la production devient trop coûteuse.
Elle renaît cependant en 1975 sous le titre The New Avengers, notre John Steed vieillissant étant assisté cette fois de deux agents : l’intrépide et moderne Purdey, jouée par une Joanna Lumley, dont la coupe bol eut un grand succès à l’époque, et le fringant Mike Gambit. À l’occasion du cinquantième anniversaire de la série, Arte a diffusé à partir du 6 décembre 2010 quelques épisodes de la saison 1 inédite en version originale sous-titrée et remastérisée. Pour conclure, sachez que nos voisins britanniques ont décidé de faire un reboot de la série. Souhaitons qu’il soit meilleur que le désastreux remake de Jeremiah S. Chechik, sorti en 1998… Alors, comme disent les anglais : cross fingers !