[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]X[/mks_dropcap]TC. Irrémédiablement, c’est ce qu’il en ressort lorsque l’on se penche sur le cas de Field Music, groupe originaire de Sunderland, cité portuaire du Nord-Est de l’Angleterre, propriété exclusive de la fratrie Brewis, les multi-instrumentistes David et Peter. Avec la bande d’Andy Partridge, ils partagent en effet pas mal de similitudes, à commencer par une certaine incompréhension de la part du « grand public » à leur égard, mais aussi et surtout de par l’approche d’une pop décomplexée, cérébrale et assez technique, parfois même trop alambiquée pour être Radio Friendly.
Une chanson sur ce Commontime aurait-pu inverser la tendance : The Noisy Days Are Over. Punchy, Funky, efficace et malin assez pour en faire un single en Heavy Rotation s’il ne durait près de 6 minutes 30 secondes. Ce qui n’a pas empêché les frangins de l’envoyer en éclaireur, en prélude à la sortie mondiale de ce sixième album.
D’atouts majeurs, ce disque n’en manque pas. Les points forts des précédents albums ont été conservés, à savoir une production aux petits oignons, une alternance bien équilibrée entre les harmonies vocales des deux frères ainsi qu’une maîtrise musicale imparable. Dans ce sens, on ne s’étonnera guère de penser par instants à Steely Dan. Il n’est pas sot de penser que les frères Brewis mériteraient une reconnaissance égale au duo Fagen-Becker.
Malheureusement, on y retrouve aussi certains « défauts » récurrents chez eux, c’est-à-dire une certaine propension à compliquer les choses avec des structures trop complexes pour de la Pop musique, même si c’est à prendre dans le sens le plus noble du terme. La durée de Commontime aussi, comme Measure en son temps, peut se révéler un handicap, d’autant plus que le disque comporte quelques titres pas vraiment indispensables. Il est difficile de l’écouter d’une traite sans éprouver une certaine lassitude.
Tout cela mis à part, force est de constater que nous nous trouvons en présence d’un disque qui contient une partie, certes infime, des joyaux de la couronne Britannique. Le très rétro-eighties It’s A Good Thing, Disappointed, qui fait la jonction entre paroles douces-amères et musique enjouée ou encore But Not For You qui n’aurait pas dépareillé sur Plumb, l’album précédent.
Au final une réussite, même si l’on aurait sans doute préféré un format plus compact, quitte à faire suivre Commontime d’un ou deux EP supplémentaires.
Field Music, Commontime, depuis le 05 février chez Memphis Industries – Rough Trade.
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