[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ff6600″]D[/mks_dropcap]epuis leurs débuts discographiques en 2005, les frères David et Peter Brewis n’ont eu de cesse de faire évoluer leur musique en essayant de fuir tous les stéréotypes Pop qui inondent le marché de la musique, piège à rat d’où il est difficile de s’extraire une fois tombé dedans.
Field Music, c’est une pop complexe et technique, un univers assez riche qui trouve ses racines à la fois dans son Angleterre natale, XTC est évidemment ce qui vient directement à l’esprit, mais aussi de l’autre côté de l’atlantique via des gens comme Steely Dan pour le côté technique et mélodique ou encore Talking Heads, avec qui ils partagent une certaine science des rythmes alambiqués.
En ce sens, jamais un groupe de rock n’aura aussi mal choisi son nom.
Open Here est le septième album du groupe, si l’on y inclut Music For Drifters, qui illustrait en 2015 un documentaire à l’origine muet, Drifters, sorti lui en… 1929.
Du strict point de vue du contenu, Open Here n’est pas fondamentalement différent du précédent, Commontime, (chroniqué ici) si ce n’est que l’on peut dénoter ici et là quelques mesures un peu plus funky qu’à l’accoutumée. Il n’est ni interdit, ni impossible, de danser sur quelques titres.
Dès lors, le pari, s’il y en a un, qui consiste à ciseler une écriture tout en maintenant un accès immédiat des enceintes jusqu’au cerveau de l’auditeur, est vraiment réussi. Count It Up, Time In Joy, autant de chansons qui excitent la partie du cerveau qui fait bouger l’arrière-train et taper du pied.
Les morceaux plus rock ne sont pas oubliés non plus, à l’instar de Share A Pillow, qui multiplie les influences allant des Beatles à ELO, l’influence des Beatles que l’on retrouvera sur les arrangements du titre homonyme, Open Here.
Mais les qualités de cet album, et il y en a, sont aussi parfois le talon d’Achille du groupe de Sunderland. Le disque nécessite un effort d’écoute particulièrement prolongé et soutenu pour en saisir toutes les subtilités. Ce qui peut aussi s’avérer éreintant sur la longueur. Certes, les frères Brewis nous racontent une belle histoire, mais il est difficile de s’y sentir complètement impliqué si on ne peut complètement entrer dans le contexte plutôt social du sujet qui est ici traité et exposé au public, via la parole d’un père à son enfant (le Brexit, la xénophobie, la désillusion politique), notamment sur la chronique d’un pays qui part à vau-l’eau (Goodbye To The Country).
Alors, en définitive, autant savoir à quoi s’en tenir. Les amateurs de groupes pop exigeants, perpétuellement à la recherche de choses sortant du commun, pourront y trouver leur compte.
Je peux bien entendu me tromper, mais il me semble peu probable que Field Music n’attire dans ses filets de nombreux nouveaux fans avec un disque pareil.
Mais est-ce vraiment leur vocation, même s’il paraît incroyable qu’un groupe de cette qualité doit rester confiné dans un relatif anonymat ?
On ne peut espérer qu’une chose, c’est que le temps leur donnera raison car il serait dommage que Field Music reste à jamais le joyau secret de la perfide Albion.
Technical extasy !! Ouiii Dav’ la pure folie pop, ses dangers…
L’extase « être hors de soi » mais aussi « peur, stupeur, folie, transe », porte peut-être probablement toujours en elle ses dangers ? Ceux depuis « Smile » que l’on prend à vouloir se la procurer chimiquement, ceux surcharge technique à solliciter pour la faire vivre en son ? Ceux aussi de la perte possible de l’unité de soi.
Peut-être que la terre, la Field music, nourrit l’illusion pop à son paroxysme, en vrai paysan, sans complètement mentir, cultivant et taillant à la fois l’illusion sonore ? Progressif et post punk ? 😉
Je vais passer les voir au Flow à Paris. Je les ai déjà vus sur scène, c’est sans fioriture. Je me demande comment ils vont jouer cet album si richement décoré ?…
Eh bien bon concert, tu nous raconteras 🙂
Technical extasy !! Ouiii Dav’ la pure folie pop, ses dangers…
L’extase « être hors de soi » mais aussi « peur, stupeur, folie, transe », porte peut-être probablement toujours en elle ses dangers ? Ceux depuis « Smile » que l’on prend à vouloir se la procurer chimiquement, ceux surcharge technique à solliciter pour la faire vivre en son ? Ceux aussi de la perte possible de l’unité de soi.
Peut-être que la terre, la Field music, nourrit l’illusion pop à son paroxysme, en vrai paysan, sans complètement mentir, cultivant et taillant à la fois l’illusion sonore ? Progressif et post punk ? 😉
Je vais passer les voir au Flow à Paris. Je les ai déjà vus sur scène, c’est sans fioriture. Je me demande comment ils vont jouer cet album si richement décoré ?…
Hello Dav’ !
Pour les déjà fans et les prochains addicts qui ne pourront profiter de Field en live, celui-ci récent en formation étoffée, comme sur ce dernier album Open Here !
https://www.youtube.com/watch?v=g7vmWf7KVSM
Un peu sage mais régalade quand même !