© Collectif Bellavieza
Hier soir sur le plateau 2 du TU-Nantes, c’est en étant sur scène que j’ai retrouvé l’univers du FUN-Festival et le public. Et oui, surprise ! J’ai quitté le hall et les gradins pour les coulisses, les loges et mon personnage d’espion !
Et quel espion ! : 9 comédiens pour incarner une identité : Francis Servain Mirkovic alias Francis M005 !
« Mais c’est qui ? »
Francis M005 est né grâce à Marylin Leray et Marc Tsypkine de LTK Production. C’est grâce au forum des ateliers de l’Université de Nantes, qui a eu lieu en septembre dernier au Pôle étudiant, que je les ai rencontrés. En quelques mots, ils ont su me convaincre de me lancer dans l’aventure avec eux !
Ce projet a vu le jour par l’intermédiaire de l’atelier de pratique théâtrale « Zone », mis en place par la Direction Culture et Initiatives de l’Université et le TU-Nantes.
Sur 30 heures, notre objectif était d’adapter des extraits du roman-fleuve de Mathias Enard intitulé Zone. Et si vous ouvrez le livre… Vous vous rendrez vite compte que déjà une difficulté s’impose : 500 pages pour une seule phrase ! Comment déjà, à partir de là, opérer un découpage du texte ?
Avec Marylin nous avons donc fait un travail de montage à partir d’extraits qu’elle nous a proposés. Lorsque l’atelier a commencé, nous ne nous sommes donc pas directement lancés dans l’apprentissage d’un texte qui aurait suivi une distribution des rôles. Non, bien loin de ça ! Nous nous sommes concertés bon nombre de fois pour savoir comment on allait raconter une histoire à partir de ça, ce que Francis nous racontait à nous. A partir de là, la réflexion sur « Qu’est-ce qu’un espion ? » est venue d’elle-même : comment, nous, on pouvait se le figurer dans notre tête ? Quels clichés nous l’évoquaient ? Lunettes noirs, imper, quelqu’un de louche qui regarde par-dessus son journal… Et James Bond forcément !
Mais Francis n’est pas James Bond. Il a un passé tumultueux, marqué par les événements du XXème siècle. La guerre. Le fascisme. Il a fait et vu des choses horribles.
Mais c’est aussi un homme qui a été amoureux d’une femme, elle aussi agent.
Hier soir, on a donc invité le public à nous rejoindre à bord de ce train en direction du Vatican. A observer ce curieux personnage aux multiples facettes, qui ne se sépare jamais de sa précieuse mallette et des documents qu’elle renferme.
Et avant le spectacle… Je peux vous dire que ça s’agitait dans les coulisses ! Alors que le public était sur le point de rentrer, j’ai eu ce petit moment d’appréhension. C’est stressant… Mais c’est tellement bon !
Ça veut dire que ça y est. Là. Maintenant. Après seulement 30 heures qu’on n’a pas vu passer. On y est !
Avec Clémentine, l’une de mes partenaires, alors qu’on est cachées derrière le mur du fond dans le noir, prêtes à faire notre entrée par la porte qu’on s’est attribuée, on se raconte des trucs pour rigoler et on se met à faire quelques flexions en faisant craquer nos genoux. A croire qu’on était rouillées !
Ça a été notre petit truc à nous pour nous détendre avant d’y aller !
Et puis…
La musique commence : Francis entre en action !
Tout passe à une vitesse folle…
Alors que Valentin commence son texte, je fais mon entrée. Le bruit de mes talons qui résonnent sur le sol me permet de conserver mon assurance à ce moment-là. J’ai toujours ce petit temps de flottement les premières secondes, quand je vois le public en face de moi.
La salle donne l’impression d’être pleine, ce que je vérifierai peu de temps après lorsque mon rôle m’amènera à aller m’asseoir dans les gradins.Tout se passe bien, tout file comme on l’avait prévu. Je prends plaisir à être là, sur scène, avec le public qu’on peut toucher du doigt.
Vient l’instant de mon deuxième texte et là… Je bafouille. Sur le moment, je ne comprends absolument pas ce qui m’arrive. Les mots ne sortent pas de ma bouche comme ils devraient !
Panique ? Non il ne faut pas ! Il faut se ressaisir ! Pas question de se laisser démonter ! Il faut se reprendre en une fraction de seconde.
Forcément… J’ai l’impression que cet instant a duré bien plus longtemps que ce que le public a pu ressentir (j’ai demandé à des amis venus me voir s’ils avaient remarqué quelque chose et rien ne les a choqués). Mais en fin de compte, même sur l’instant, j’ai réussi à retrouver confiance en moi. Ne pas se focaliser sur cet incident, j’aurai le temps d’y repenser après.
Le final s’exécute exactement comme on l’avait réglé. Une musique un peu techno a remplacé à la dernière minute la version que Marc et Marylin nous avait proposée avant.
Les applaudissements nous font énormément plaisir ! Nous sommes tous très heureux d’avoir partagé cet instant avec le public, d’être allés jusqu’au bout de ce projet avec Marylin et Marc, que nous remercions de tout cœur !
Une fois le public parti, nous rangeons nos affaires dans la bonne humeur. Tout le monde a le sourire ! On a profité et on espère que les gens qui étaient dans la salle auront eux aussi apprécié ce moment !
Je repense forcément à mon petit bafouillage mais je me dis que tant pis. C’est passé et ce qui compte vraiment, c’est que j’ai su repartir et ne pas me laisser envahir ! Mes amis que je retrouve rapidement à la sortie avant qu’ils n’aillent voir Non que ça ne veuille rien dire sont contents pour moi et me félicitent. Eux aussi ont passé un bon moment avec nous. Que demandez de plus ?
© Collectif Bellavieza
Je voudrais dire un grand merci à Marylin et Marc pour leurs encouragements, leur patience, leur écoute et leurs conseils !
Chapeau à Marc également pour les supers montages vidéos qu’il a réalisés, merci également au technicien du TU pour ses petites attentions.
Merci à la Direction Culture et Initiatives et au TU-Nantes de rendre ce type d’atelier possible, de nous permettre de travailler chaque semaine avec des professionnels dans de supers conditions !
Et merci au public d’avoir participé à cette aventure avec nous !
© Collectif Bellavieza
L’adaptation de Zone sera le projet de création de Marylin et Marc avec LTK Production pour la saison 2016-2017. Affaire à suivre donc ! On s’y retrouvera peut être !
En attendant, restez FUN* !
Merci au Collectif Bellavieza pour ces photos !