Furyo, dont le titre original est Senjou no Merii Kurisumasu au Japon, ou Merry Christmas Mr. Lawrence aux États-Unis, est un film de Nagisa Hoshima, initialement sorti le 1er mars 1983. A l’occasion de sa restauration et de sa ressortie au cinéma le 18 mars 2015, ma sœur à tenu à vous faire partager son dernier coup de cœur pour ce film de guerre mené tambour battant par David Bowie et Ryūichi Sakamoto.
*
Java, 1942, sous l’occupation japonaise. Un camp de prisonniers accueille un nouvel officier britannique, Jack Celliers (David Bowie), accusé d’avoir déclenché une attaque contre une colonie japonaise.
L’histoire se déroule autour de plusieurs personnages : Jack, l’officier britannique ; le Sergent Lawrence, qui a vécu au Japon et parle couramment japonais ; le Commandant du camp, le Capitaine Yonoï, et le Sergent Hara. Dès la première scène, on comprend que ce jeune Commandant Yanoï est craint et respecté des soldats comme des prisonniers, en instaurant une politique de fer basée sur le code d’honneur des Samouraïs.
L’arrivée de Jack Cellier va bouleverser la vie du camp avec ses provocations et son refus de se soumettre à l’autorité, ce qui va pousser le Commandant Yanoï à faire preuve de toujours plus de cruauté.
Ce film arrive à traiter, en dehors des faits historiques, des différences culturelles entre l’Occident et le Japon, qui s’affrontent notamment sur les notions de l’honneur, de la honte ou de la mort. Dès le début, ces deux visions se confrontent, comme dans ce dialogue où le Sergent Hara dit à Lawrence : « Je vous admirerais plus si vous vous suicidiez. Comment un officier de votre rang peut-il supporter d’avoir été capturé ? ».
Tout au long, le Sergent Lawrence s’impose, autant qu’il le peut, en médiateur tentant de traduire les propos de chaque camp, ce qui relève parfois de l’inexplicable. Mais ce n’est pas tout, ce film traite également des relations qui peuvent se construire entre ces hommes, que ce soit de l’amitié ou des sentiments plus profonds.
Le film, pourtant qualifié de film de guerre, ne comporte pas beaucoup d’action. Il y a parfois quelques longueurs, mais dès le début on est plongés dans cette atmosphère particulière et invités à découvrir les relations parfois ambigües entre les personnages.
Coup de cœur pour la musique envoûtante de Ryūichi Sakamoto, jouant également le rôle du Commandant Yanoï, qui a tout de même reçu le British Academy Film Award de la meilleure musique de film pour Furyo. Petite anecdote : David Bowie aurait refusé de s’occuper de la bande son pour pouvoir se consacrer pleinement à son rôle ! Voici donc de quoi régaler vos oreilles :
Je suis un inconditionnel de Bowie (comme beaucoup) et la musique de Ryuichi Sakamoto me bouleverse (la version chantée de Goodbye Mr Lawrence par David Sylvian étant une perle rare ) … Tous les ingrédients sont là pour replonger dans ce film que je n’ai revu depuis des lustres. Merci Anya pour avoir relayé les bons mots de ta sœur.