« Regarder derrière soi puisque les circonstances l’exigent« . C’est par ces mots que débute Fukushima, bande-dessinée de Bertrand Galic et Roger Vidal, chronique passionnante d’un accident nucléaire aux conséquences dévastatrices. Pour mesurer le terrible enchaînement des événements, dus à un tremblement de terre de magnitude 9 suivi d’un gigantesque tsunami, les auteurs nous immergent dans les cinq premiers jours de la catastrophe. Prenant, forcément.
Pendant longtemps, les statistiques se sont battues entre elles. Toutefois, les dernières études sur les territoires contaminés font état de plus de 2300 personnes décédées dans la centrale et la préfecture concernée. Parmi elles, des victimes de leucémie foudroyante, des personnes désespérées qui se sont suicidées, ainsi que 90 personnes âgées, abandonnées pendant deux jours à l’hospice et à l’hôpital d’Okuma !
L’ouvrage, qui nous fait revivre cette tragédie, est découpé en deux parties majeures. La première fait place à la bande-dessinée qui débute avec l’audition, par une commission d’enquête, du directeur de la centrale de Fukushima Daïchi. Une manière plutôt habile et pratique de remonter le fil des choses et, éventuellement, de définir les degrés de responsabilité dans la gestion, plus ou moins efficace, de la crise.
Signée Pierre Fetet, qui a consacré un bloc très documenté sur le sujet, la seconde partie s’étale sur une dizaine de pages, se concentrant sur les zones d’ombre restantes, le déroulement de l’évacuation, le point dix ans après et quelques infos techniques pour bien comprendre les procédures d’urgence et autres abréviations utilisées.
Tout commence donc ce maudit 11 mars 2011. Alors que l’on savait qu’au siècle précédent, 7 tsunamis de 12 à 28 mètres de haut avaient frappé la côte du Pacifique, la digue protégeant la centrale de Fukushima ne faisait que 6 mètres de haut. Aussi, quand le site fut inondé et l’électricité coupée, tout le monde fut surpris. Pourtant, un tel scénario était envisageable.
La BD raconte ce qui s’est passé ensuite : la décision unilatérale mais salvatrice du directeur d’injecter de l’eau de mer dans les réacteurs en fusion, le temps perdu à accueillir le Premier Ministre venu prendre des nouvelles sur place, les explosions fissurant les enceintes de confinement, la toute-puissance et le laxisme de Tepco, la compagnie gestionnaire du site…
Les images saisissantes se succèdent, parfois sur de pleines doubles pages, illustrant la violence du moment et les sentiments exacerbés tout autant que le courage des employés de la centrale tentant l’impossible pour sauver les habitants alentour.
Les auteurs dédient la BD « à toutes les victimes passées, présentes et à venir de Fukushima ». Pas franchement rassurant, mais tragiquement réaliste !
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Fukushima de Bertrand Galic et Roger Vidal
Glénat, mars 2021
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Image bandeau : extrait de l’album