[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#993366″]L[/mks_dropcap]e mélange des genres -ici dans tous les sens du terme ‘genre’- est un art périlleux. Manque d’imagination, de créativité, crédulité à croire que faire du neuf en mélangeant, remixant dit-on aujourd’hui des bouts de tout et n’importe quoi, conduit le plus souvent à assister au mariage d’une carpe et d’un lapin, un sourire sardonique accroché aux lèvres.
Alors par quelle alchimie miraculeuse la voix d’un baryton peut-elle donner un tel nouveau souffle à des chansons réalistes ? Par quel tour de magie quelques notes d’accordéon, un trait de khôl et un porte-jarretelles métamorphosent-t-ils une petite scène de théâtre en cabaret aux accents parigots et berlinois ? La réponse est trop simple pour être évidente. Du vécu et des heures et des heures de travail.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#993366″]J[/mks_dropcap]ulien Fanthou l’a bien compris. Chanteur d’opéra et opérette à la voix chaude et enjôleuse, il maîtrise ainsi les techniques des livrets classiques les plus exigeants et fait montre d’un sens très naturel pour réinterpréter une variété coquine, nostalgique et touchante, entre réalisme et poésie. Au côté d’un accordéoniste sensible et de grand talent du nom de Gérald Elliott, Julien déflore peu à peu une créature tout droit sortie d’une époque révolue où le transformisme n’était pas une pitrerie en play-back mais un jeu subtil du trouble.
Baroque, loufoque, émouvant, ce spectacle présente le charme délicat et discret des heures indues. Celles où l’on s’aventure en secret derrière les tentures de velours rouge, où une faune interlope a cessé depuis longtemps de s’interroger sur la normalité. Côté mise en scène, Caroline Loeb offre tout son amour du music-hall pour que le fard se pose peu à peu, dévoilant un artiste au talent aussi grand que les faux-cils dont il pare ses yeux bleu pâle.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#993366″] »[/mks_dropcap]Le Goujon Folichon, c’est ainsi que se nommait cette aimable auberge des bords de Seine où dès la seconde moitié du XIXème siècle le Chaland en goguette venait barboter, pêcher, siester et se sustenter de fritures de goujons et autres mets en vogue le tout au son de l’accordéon. La vaillante patronne s’appelait Mémère Jeannine c’était mon arrière- grand-mère. Je souhaitais à travers ce spectacle rendre hommage à Mémère Jeanine en ressuscitant l’âme du lieu par des chansons peuplées de marlous, filles de joie… Voici un cabaret de maison close dont je serai le maître de cérémonie. » Julien Fanthou
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#993366″]L[/mks_dropcap]e pitch : En hommage à son arrière grand-mère, Mémère Jeanine, qui tenait d’une main de fer cette auberge, Julien Fanthou en ressuscite l’âme à travers ce spectacle peuplé de marlous, de filles de joie et autres créatures nocturnes. Accompagné par Gérald Eliott à l’accordéon et sous le regard bienveillant de Caroline Loeb, le chanteur s’en est inspiré pour créer un spectacle de chansons vénéneuses, insolentes et sexy.
De Jean Lorrain à Juliette en passant par Serge Gainsbourg, le Goujon Folichon, cabaret pour maison close embraque le public enivré vers les rives du désir… C’est parti pour le grand frisson !
Le Goujon Folichon – Cabaret de maison close
Théâtre musical
Mise en scène : Caroline Loeb
Auteur : Julien Fanthou
Avec : Julien Fanthou et Gérald Elliott
Du 1er avril au 29 mai 2016 – les vendredis et samedis à 19H00
Théâtre du Marais – 37 rue Volta – 75003 Paris
Image bandeau : (c) Franck Faipot