La lecture réserve parfois de telles claques que l’on met ensuite un certain temps à s’en remettre. Il a fallu seulement une centaine de pages pour me retourner le cœur et les tripes, deux courtes heures pour venir à bout du premier roman d’Ivan REPILA, Le Puits paru en octobre dernier aux éditions DENOEL.
Deux frères, le Grand et le Petit sont prisonniers au fond d’un puits. Avec eux, un sac de victuailles auquel ils n’ont pas le droit de toucher. Il est réservé à leur mère. Comment sont-ils arrivés là et surtout comment vont-ils s’en sortir ?
Jour après jour, le Grand responsable de son petit frère, s’entraîne, endurcit son corps tout juste sorti de l’enfance pendant que le Petit sombre peu à peu dans la folie, rongé par la faim, la soif et la peur. Il perd petit à petit l’usage de la parole et la vie dans le puits est racontée au travers de ses hallucinations. Ils vont devoir s’organiser pour survivre et tenter de s’échapper de ce trou qui va bientôt devenir leur monde et le tombeau de leur jeunesse et leur insouciance.
Le Puits est un roman dérangeant, d’une extrême violence mais c’est également un incroyable hymne à l’amour fraternel.
Le Puits est un conte cruel et lumineux à la traduction impeccable dont chaque lecteur sortira grandi.
Un dernier conseil : lisez la préface de Zoé Valdés après avoir lu le texte, vous garderez ainsi le mystère jusqu’au bout …
Ivan REPILA, Le Puits, DENOEL, 2014