On le sait, l’adolescence est un cap. En général pas si simple à vivre, que l’on soit acteur de sa vie ou spectateur de la vie des autres.
Pour son premier ouvrage de fiction, la vie par effraction, l’écrivaine Belge Jacinthe Mazzocchetti a choisi de traiter la problématique adolescente à travers le format de la nouvelle. Différents aspects de cette tranche de vie sont ici abordés, tels les premiers émois amoureux, avec les questionnements et les frustrations qui en découlent, la quête initiatique en milieu urbain incluant la perte, la recherche et l’abandon d’une petite provinciale, le sentiment de rejet et la dépréciation de soi qui mènent à l’inéluctable…
Ce qui frappe d’emblée, c’est le ton employé. Le style d’écriture est sec, syncopé, rêche comme une rappe à fromage. Mais l’écriture fait mouche. Les descriptions des sentiments engendré par les situations dramatiques que vivent ces adolescents sont très bien mises en œuvre tout au long de cette petite centaine de pages. C’est terriblement bien écrit et d’une cohérence rare pour un recueil de nouvelles, et cela d’un bout à l’autre du bouquin. Toutes les histoires ont pour titre le ou les prénoms des différents protagonistes. Le sentiment d’anonymat en est par ce fait amplifié.
Jacinthe Mazzocchetti est anthropologue. La plupart de ces histoires sont nées de ses expériences et rencontres avec des ados. Lorsque l’on referme le livre, on espère que le prochain arrivera vite.
La vie par effraction est paru aux éditions Quadrature.