Pierre Helmont, professeur de français, fait passer l’oral du bac pendant deux semaines. Cette année, comme les années précédentes. Seule différence mais de taille, il vit un drame familial qui pousse son épouse à partir se réfugier dans sa famille.
Ses amis lui conseillent de se faire porter pâle pour ces épreuves mais Pierre, ainsi que le titre l’indique, ne se laisse pas faire, décide d’y aller pour le « divertissement » que cela peut représenter.
« Un roi sans divertissement est un homme plein de misères » disait Pascal.
Jean-Louis Bailly reprend à son compte cette maxime et l’applique à son personnage principal. Le divertissement, représenté par les adolescents qui passent leur bac, empêchera l’examinateur de ruminer ses pensées.
L’auteur, lui-même enseignant, découpe son roman en deux semaines. Chaque jour, Pierre Helmont voit défiler sous ses yeux les candidats.
Une certaine monotonie s’installe quand les candidats se succèdent, matin et après-midi, quand Helmont évoque ses relations avec ses collègues (n’hésitant pas à égratigner certains qui font des calculs pour partir le plus vite possible) mais heureusement Jean-Louis Bailly sait faire avancer l’histoire de son personnage. Ainsi, on apprend petit à petit, dans ces deux semaines, ce qui fait son drame familial jusqu’au dénouement des toutes dernières phrases étonnantes et inattendues.
Une jolie réussite que ce petit livre. La tendresse du professeur pour ces élèves, souvent mauvais, voire très mauvais, fait oublier le côté quasi sociologique que l’on ressent parfois à la lecture. Il faut dire que l’auteur donne à lire quelques perles.
De même, les petites saillies sur les professeurs découragés ou ayant carrément perdu toute volonté d’aider les adolescents sont vite oubliées au profit de l’espèce d’enquête sur le drame.
A la fin, c’est ce qui reste de l’histoire. Les regrets, la souffrance, finalement à peine voilés par le divertissement du bac.
Un divertissement, de Jean-Louis Bailly paru aux Editions Louise Bottu, 2013.