Connaissez-vous cette lo-fi girl qui étudie inlassablement avec des musiques chill à souhait ? Celle qui griffonne sur son carnet, casque sur les oreilles, tasse de thé fumante à portée de main. Si vous voyez de qui je parle, alors vous avez déjà l’ambiance parfaite pour jouer à Daydream, un petit bijou zen et cérébral, signé Anthony Perone et Benoît Turpin, et édité chez Disto Studio.
Daydream, c’est un peu comme si un sudoku avait décidé de s’offrir des vacances dans un monde de papier pastel et de dés rêveurs. À chaque partie, on lance les dés, on choisit leurs positions, on réfléchit à leur valeur, mais sans jamais ressentir la pression ni l’ennui d’un casse-tête trop punitif. C’est un jeu où la logique et la sérénité marchent main dans la main.

Le principe est simple à expliquer mais riche à explorer. On dispose d’un plateau modulable que l’on peut retourner, déplacer ou recombiner pour créer des grilles de niveaux variables. Cette modularité est l’un des grands plaisirs de Daydream puisque chaque partie se réinvente sans jamais perdre son équilibre. Plus le plateau choisi est grand, et plus la complexité augmente, de même que les possibilités. Un système de constellations apparaît dès le second niveau pour offrir davantage de paramètres aux joueurs.
Stylo Velleda en main, les joueurs doivent disposer des chiffres (les résultats indiqués par les dés) sur des lignes. Comme au sudoku, un même chiffre ne peut pas être utilisé deux fois sur la même ligne ou colonne, sans quoi le joueur ne marque aucun point. Mais ce n’est pas tout. Si les chiffres forment une suite, c’est le jackpot. Il faudra donc choisir entre sécurité optimale et prise de risque puisque, rappelons-le, les chiffres dépendent des lancers de dés.
L’objectif de Daydream consiste à récupérer des objets. Plus l’on obtient d’objets, et plus le score est élevé. En mode multi-joueurs, c’est évidemment celui qui obtient le meilleur score qui rafle la mise. Mais très honnêtement, Daydream prend toute sa dimension en solo. Et il est bien rare que je recommande un jeu de société en solo.

Pourtant, dans un canapé, thé à la main, carré de chocolat à portée de main et plaid sur le corps, une partie de Daydream offre un moment suspendu, une forme de tête-à-tête apaisant avec soi-même. On retrouve cette sensation rare d’être à la fois concentré et totalement détendu, comme si l’on méditait avec un stylo à la main. Certains aiment faire des mots fléchés, et ils trouveront avec ce jeu une alternative ludique et enveloppante.
Ceux qui aiment se creuser la tête en douceur, dans une atmosphère douce et introspective, trouveront donc ici leur graal. Daydream n’est pas juste un jeu de réflexion malin, c’est une expérience chill, élégante et un refuge pour les esprits qui aiment penser en silence.
À mes yeux, c’est tout simplement le meilleur jeu solo “chill” de l’histoire. Rien que ça.



