[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#33cccc »]L’[/mks_dropcap]Australie est une terre fertile où l’on croise de drôles d’oiseaux, pas totalement étrangers à la version 2.0 du rock psychédélique, propre sur lui, sans LSD. On citera bien entendu Tame Impala, avant que ceux-ci ne cèdent aux sirènes commerciales, à coup de synthés racoleurs et mélodies ultra-formatées afin de devenir aussi bankable que Coldplay, ou encore leurs descendants directs, Pond, pas toujours géniaux, mais bien plus aventureux.
King Gizzard And The Lizard Wizard, en français le Roi Gésier et le lézard magicien – il ne faut vraisemblablement pas avoir toutes les frites dans le même sachet pour donner à un groupe un pareil nom -, est ce qu’on peut appeler un groupe fécond, qui battrait tous les records de sorties annuelles si Thee Oh Sees n’existait pas.
Paper Mâché Dream Balloon est leur septième album depuis leur apparition publique en 2010, leur deuxième album en 2015, sorti à peine 6 mois plus tôt et intitulé Quarters, pour 4 titres à la durée identique, 10 minutes et 10 secondes. Concept fumeux, certes, inégal, convenons-en, mais contenant une perle en ouverture : The River.
King Gizzard est un groupe à multiples facettes : Garage, Psyché, Pop, Jazzy et, dans le cas de Paper Mâché Dream Balloon, Folk-acoustique hanté par l’harmonica et la flûte.
La flûte ? omniprésente ! Ou presque. Pour ceux que ça emmerdait déjà sur le dernier Bill Callahan, passez votre chemin.
Tout commence avec Sense, Easy-Listening. Musique d’ascenseur pour hôtel lounge. La flûte, toujours, sur Bone, qui n’aurait pas dépareillé dans un épisode d’Austin Powers. La flûte encore, sur Dirt, hippie hippie shake. S’ensuit un remugle d’Unknown Mortal Orchestra qui aurait croisé une flûte. Le titre éponyme, donc…
Mais derrière cette flûte, il y a un homme, Stu Mackenzie, homme à tout faire, cerveau malade de ce projet protéiforme. On ne sait à quoi il carbure, mais pourvu que dure son inspiration qui semble être sans limitation.
La deuxième partie de l’album est dans une veine plus rythmée, parfois plus pop, comme sur Cold Cadaver, ou encore plus bluesy, genre Canned Heat, sur The Bitter Boogie.
On ne va peut-être pas crier au génie, certains ne s’en privent pas, mais bon dieu que c’est bien ficelé, et réjouissant.
King Gizzard And The Lizard Wizard, Paper Mâché Dream Balloon,chez Heavenly Recordings – PIAS depuis le 13 novembre.
Facebook – Site Officiel – Twitter