« I woke up this morning didn’t recognize the man in the mirror« .
Ainsi s’amuse avec son accent trainant inimitable le natif de Pennsylvanie sur l’excellent titre d’ouverture de ce qui est déjà son sixième album à ce jour, B’lieve I’m Goin Down…
Pretty Pimpin, puisque c’est de ce titre qu’il s’agit, donne le ton. Faisant suite à l’acclamé Wakin On A Pretty Daze, disque plutôt électrique bardé de longues plages faisant souvent références au regretté Lou Reed, et avec lequel il avait placé la barre assez haut, ce B’lieve I’m Goin Down relève le challenge d’assez jolie manière. L’ancien locataire de la maison War On Drugs ayant cette fois-ci fait les choses un peu différemment, tout en restant dans la continuité.
Perplexes ? Décryptage.
Tout d’abord, l’électricité a plus ou moins disparu, remplacée par des éléments essentiellement organiques, acoustiques ou électro-acoustiques. Les ballades tout en finger-picking sont nombreuses, voyez plutôt : That’s Life, Tho (Almost Hate To Say) – Wheelhouse – All In A Daze Work – Stand Inside – Kidding Around. Soit une bonne part de la production. Autre instrument assez représenté, le piano. Sur le répétitif Life Like This, étonnant deuxième single, ou encore sur le trop long et assez faible Lost My Head There. Le Banjo fait une chouette apparition, sur l’excellente épopée western I’m An Outlaw.
D’autre part, on peut qualifier ce disque de Classic Rock. Les influences Reediennes bien-sûr, mais aussi Tom Petty par exemple, ce qui est très flagrant sur le formidable Dust Bunnies. Même manière d’écriture, même façon de poser la voix. Wild Imagination, chanson mid-tempo tout en boîte à rythmes et percussions clôt l’album de fort belle manière, de celle dont on se souvient longtemps après avoir rangé le disque.
Tout au plus, outre Lost My Head There déjà citée plus haut, on est en droit de se demander ce qu’il a essayé de faire avec l’instrumental Bad Omens, qui n’apporte franchement rien à l’ensemble. Pas vraiment ce qu’on peut appeler un titre indispensable.
Cet album reçoit une très bonne réception critique un peu partout, et c’est mérité.
Kurt Vile, B’lieve I’m Goin Down…, depuis le 25 Septembre chez Matador.